Federator bien plus fort que Potrolator (06/06/2009)
Une chose est claire, je ne vais pas pavoiser parce que Federator, favoritissime candidat à la finale de Roland Garros, s'y est hissé aux dépens de Potrolator. Du moment que ses principaux rivaux, un bien grand mot cette année d'ailleurs, se sont laissé atomiser par des outsiders improbables, ce serait faire injure au Bâlois que d'avoir osé douter une seule seconde de cette banale ascension.
En réalité, ce qui m'a mise en joie jusqu'ici, c'est la bonne idée de Sa Grâce de se débarrasser de Monfils. Et pas uniquement parce que ce garçon m'agace prodigieusement avec sa manie de rugir bêtement, ou de se frapper simiesquement la poitrine à la Djokovic lors de chaque coup gagnant. Je suis simplement soulagée que le phénix m'ait évité un redoutable séisme médiatique, étant donné ce que j'ai eu l'occasion de lire et d'entendre avant le match. A savoir l'avalanche de bonnes raisons que ce brave Gaël avait de battre le Maître les doigts dans le nez.
En gros, si Soderling avait réussi à se défaire de Nadal et Kohlschreiber du Schtroumpf, vous pensez si Monfils, autrement référencé que ces deux nazes sur l'ocre parisien, avait des chances d'éliminer Rodgeur une main attachée dans le dos. Tellement que Gaël a le jeu pour gêner le génie, tellement qu'il est un extraterrestre élastique, tellement qu'il est un athlète absolument exceptionnel. Bref, les fans nous la jouaient façon Sarko portant sa Carla aux nues.
Et j'omettais de relever que le Français a, selon eux, la meilleure défense du monde sur terre! Juste en passant, ce style de glorification à la noix, c'est le gros truc des experts hexagonaux, ne cessant de trouver que chacun de leurs tennismen se révèle hyperperformant dans son genre.
Au point que les cracks du circuit ont tous en eux quelque chose d'un Tricolore: le revers de Gasquet, la volée de Llodra, le coup droit de Chardy, la combativité de Tsonga, l'intelligence de Simon, le jeu de jambes de Ouanna, la décontraction de Mathieu et j'en oublie. A se demander comment font ces gens pour ne pas squatter les premières places du classement.
Donc, pour en revenir à Monfils, un succès contre l'as des as nous condamnait illico à une nouvelle peine de vingt-cinq ans. A laquelle on pouvait ajouter les vingt-six déjà purgés depuis le triomphe de Noah en 1983. Et, supposons le pire, rien qu'avec la perspective d'un Roland en poche, on en aurait pris pour perpète. Voire jusqu'à la consommation des siècles...
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