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Grand écran: "The Brutalist", trente ans d'une histoire portée par le remarquable Adrien Brody

L’histoire de The Brutalist est celle du juif hongrois Laszlo Toth (nom fictif), rescapé de la Shoah qui débarque aux Etats-Unis en 1947, dans l’espoir d’une vie meilleure. A l’image de tous les migrants. 

Lion d’argent à la dernière Mostra de Venise. Golden Gobes du meilleur film dramatique, du meilleur acteur, nominé à dix Oscars, il est signé Brady Corbet, 36 ans, Auteur de deux films non distribués en Suisse, le réalisateur américain, plutôt connu comme acteur, retrace trente ans d’histoire, sur la base d’un  scénario co-écrit avec sa femme Mona Fastvold. 

Architecte de talent visionnaire, Laszlo (formidable Adrien Brody) n’est pour l’heure personne dans sa nouvelle patrie. En attendant de pouvoir faire venir sa femme Erszebet (Felicity Jones) et sa nièce Zsofia, bloquées en Autriche, il est accueilli  par son cousin (Alessandro Nivola), propriétaire d’un magasin de meubles en Pennsylvanie et marié à une catholique. 

Un mécène cruel et raciste

Au départ chaleureuses, les relations se gâtent rapidement entre eux. Pourtant, grâce au cousin, Laszlo rencontre les Van Buren, richissimes industriels, et va construire pour le père de famille, qui l’a pris sous son aile, une bibliothèque révolutionnaire. Là encore, les choses virent à l’aigre et à l’humiliation, Laszlo se heurtant, comme les Afro-Américains, au racisme d’un mécène cruel, assoiffé de pouvoir. Malgré tout, ce dernier lui confie un projet monumental, démesuré. Une référence au brutalisme (d’où le titre), style architectural qu’adopte Laszlo Toth formé au Bauhaus, mais décidant désormais de construire des blocs de béton brut, rappelant le camp de Buchenwald où il était interné.   

Fresque fleuve divisée en trois époques

La conception de ce centre communautaire titanesque est aussi symbolique des thèmes qui traversent le film, la prétention, la supériorité, les abus d’une société blanche. Xénophobe, antisémite, arrogante et méprisante, elle est minée par le profit, la richesse à ne pas partager avec des indésirables tout juste tolérés. 

Cette somptueuse et ambitieuse fresque fleuve (trois heures trente-cinq avec introduction, épilogue et entracte) est tournée en vistavision. Divisée en trois époques, elle est portée de bout en bout par le remarquable Adrien Brody, qui va voir son rêve américain virer au cauchemar. Bouleversant, il est carrément habité par ce rôle de survivant traumatisé, instable, en souffrance, accro à l’alcool et à la drogue. Déjà lauréat d’un Oscar pour Le pianiste de Roman Polanski en 2003, il pourrait bien en remporter un deuxième le 2 mars prochain.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis le 5 février.

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