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Grand écran: devenir une meilleure version de soi-même grâce à "The Substance". Avec une remarquable Demi Moore

Marchant sur les traces de Julia Ducournau, qui avait décroché la Palme d’or en 2021 pour Titane, la Française Coralie Fargeat a été récompensée par le prix du scénario en mai dernier à Cannes, pour son féministe flim gore The Substance, un body horror (genre notamment caractérisé par les mutations et les mutilations),. porté par l'audacieuse Demi Moore, alias Elizabeth Sparkle. 

Sa beauté et son corps sculptural en ont fait une reine de l‘aérobic à la télévision. Hélas, la date de péremption pour une animatrice, c’est 50 ans. Et pile le jour de cet anniversaire fatidique, tout s’arrête pour Elizabeth Sparkle, dont l’arrondi fessier et autres signes visibles de l’âge ne plaisent plus à son boss (Dennis Quaid). D’autant que son show commence à perdre des spectateurs 

Désespérée, elle se laisse tenter par un message, lui garantissant qu’une mystérieuse substance va lui permettre de se retrouver plus jeune, plus belle, plus parfaite.  Elle sera ainsi  une meilleure version d’elle-même, composée de deux corps, l’ancien et le nouveau. Et c’est ainsi que sort de son dos Sue (Margaret Qualley), une déesse à la plastique de rêve qui récupère son job. Et que Coralie Fargeat filme en s’attardant sur les endroits stratégiques, pour mieux illustrer son propos.… 

Elizabeth n’en croit pas ses yeux de se voir à nouveau si sublime en son miroir, Mais évidemment, les choses se compliquent. Pour que le phénomène dure, il y a une marche à suivre et des instructions à suivre à la lettre. 

Avec The Substance, Coralie Fargeat propose un film fou, cruel, drôle, jouissif, grand-guignolesque, formidablement interprété par Demi Moore et Margaret Qualley. L'auteure évoque ainsi les dérives du jeunisme et  la quasi terreur du vieillissement provoquant une course insensée, obsessionnelle à une impossible et dangereuse perfection. 

En ne respectant pas scrupuleusement le procédé glauque d’utilisation de la substance, les choses tournent mal, le miracle du début se transformant en conte macabre avec prolifération de sorcières, de monstres et un bain de sang dont Coralie Fargeat tapisse abondamment l’écran dans un long final complètement dingue.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 6 novembre. 

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