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  • Grand écran: "Le Comte de Monte-Cristo" ravive le mythe en le rajeunissant et le modernisant

    On ne compte plus  les  adaptations cinématographiques, depuis 1908, du Comte de Monte-Cristo, l’œuvre la plus célèbre d’Alexandre Dumas après Les trois mousquetaires.  La dernière, datant de 2002 et intitulée La vengeance de Monte- Cristo était américaine et signée Kevin Reynolds. Pour beaucoup, la meilleure reste celle en deux chapitres , La trahison et la vengeance de Claude Autant-Lara en 1961.

    Alors, que peut bien nous apporter cette nouvelle version, en principe la 24e, réalisée par le duo Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte? Eh bien, en s’inspirant librement de la fascinante fresque de Dumas, les auteurs ravivent en quelque sorte le mythe, le rajeunissent et le modernisent, en racontant à leur manière les incroyables tribulations  d’Edmond Dantès.

    Une intrigue que le grand écrivain prétendait avoir tiré d’une histoire authentique, relatée par un archiviste de la préfecture de police de Paris, mais qui, en réalité, serait une véritable création.  En 1815, début du règne de Louis XVIII, le jeune et talentueux marin marseillais promu capitaine, trahi par de jaloux rivaux, est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n‘a pas commis. 

    Enfermé au château d’If, tristement célèbre forteresse marseillaise, Edmond parviendra à s’évader après quatorze horribles années de bagne. Héritier d’un extraordinaire trésor, il regagne alors Paris sous le nom respecté de Comte de Monte Cristo et autres identités. Son but, faire payer très cher les trois traîtres qui l’ont privé à la fois de sa jeunesse et de Mercédès,son grand amour. 

    Et c’est ainsi qu'entre félonie, aventure, duels, emprisonnement, romance et suspense, on suit dans sa quête un Edmond Dantès trouble, ténébreux, incarné par Pierre Niney, césarisé pour sa remarquable prestation dans Yves Saint Laurent (2014). Le comédien se glisse avec la même aisance bluffante dans la peau de cet homme  aussi tourmenté que dévoré par son besoin de vengeance. Un rôle difficile. qui, apprend-on, a nécessité 150 heures de maquillage, se révélant par ailleurs psychologiquement et physiquement éprouvant. 

    Principal atout de ce film qui séduit également par son souffle épique et ses somptueux décors, Pierre Niney partage notamment l’affiche avec Anaïs Demoustier (émouvante Mercédès) et Laurent Laffite, particulièrement convaincant dans le costume du fourbe procureur Gérard de Villefort.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 26 juin. 

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  • Grand écran: "Manga D'Terra", le difficile parcours d'une Cap-Verdienne à Lisbonne, sauvée par la musique

    Pour son troisième long métrage, le Vaudois Basil da Cunha nous emmène une nouvelle fois dans le bidonville lisboète de Reboleira, où vit une communauté capverdienne et où lui-même a habité pendant plus de quinze ans. Il propose un musical qui n’aurait pu exister sans l’union de tout le quartier. 

    Le film  raconte l’histoire de Rosa, appelée Rosinha. Agée de 20 ans, elle a laissé ses deux enfants à sa mère dans son au Cap-Vert natal pour s’établir à Lisbonne en espérant leur offrir une meilleure vie. 

    Très  vite en butte aux violences quotidiennes de la police ou des caïds du coin, jetée à la rue, elle trouve un peu d’affection auprès des femmes de la communauté, Mais ce qui va vraiment la sauver, c’est la musique.
     
    Le titre fait référence à la mangue qui, selon une chanson du film symbolise la  résilience et la capacité à pousser en terre étrangère. Pour le cinéaste,  ce film sur fond d’immigration est en quelque sorte le hors champ des précédents, essentiellement peuplé de garçons. Là, Basil da Cunha donne la parole aux femmes, un réseau solidaire, formé de battantes, autonomes, indépendantes des hommes, et dont il exalte les différentes facettes. 

    Avec toujours le désir de fabriquer des mythes, mais sans cacher la réalité, l'auteur montre surtout celle de sa jeune héroïne Déracinée, Rosa n’a pratiquement personne pour la soutenir, mais sa force dont elle a si besoin pour survivre, lui permet de surmonter les obstacles.
     
    Dans cet opus qui comporte une part de fantastique, plus particulièrement à travers la musique. cette femme courageuse luttant pour sa dignité. est incarnée par la magnifique, savoureuse  et magnétique Eliana Rosa, chanteuse avant d’être actrice, venue au Portugal pour faire des études de théâtre. Elle a heureusement croisé la route de Basil da Cunha

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 juin.

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  • Grand écran: "The Summer With Carmen", une comédie gay désinhibée sous le soleil grec

    Une belle paire de jambes et des fesses rebondies, des pieds enchevêtrés, un homme avec une pancarte proposant des câlins ou plus si affinités, des rochers blancs chauffés au soleil, une plage naturiste proche du centre d’Athènes, propice à la bronzette et à la drague homo,  une mer d’un bleu azur sublime, donnant une envie irrésistible d’y plonger…

    Sea, Sex and Sun.  C’est dans ce décor lumineux, très coloré, posé par l’auteur grec Zacharias Mavroeidis, qu’apparaissent deux amis, Demosthenes et Nikitas, principaux héros de l’histoire. Demos, 33 ans, est un ancien acteur aujourd’hui fonctionnaire. Barbu, la sexualité débridée, fier d’un corps poilu qu’il n’hésite pas à exhiber, il un a du mal à se remettre de sa rupture avec Panos, après quatre ans de vie commune.

    Un scénario inspiré du vécu des protagonistes

    Plus réservé, Nikitas, que l’on devine rapidement amoureux de Demos, est vêtu d’un maillot de bain et d’un chemisier de soie. Cet éphèbe de 27 ans aux cheveux mi-roses, mi-violets, est également un ancien acteur, mais devenu, lui, réalisateur. il est chargé par son producteur d’écrire un film fun, sexy, et pas cher. Demos et Nikitas vont donc tenter, non sans moult difficultés et arguments opposés,  d’imaginer un scénario inspiré de leur propre vécu, surtout celui de Demos, au cours d’un récit situé dans le même lieu un an plus tôt.

    Avec cette mise en abyme, Zacharias Mavroeidis propose une comédie de moeurs gay en forme de métafiction érotique entre audacieux étalage de nudité et rapports sexuels assez crus. Evitant toutefois de tomber dans le racolage et le graveleux à tendance porno, grâce à une bonne dose d`humour, d’autodérision, de dialogues à la fois savoureux et curieusement sérieux. Sans oublier des réflexions plus ou moins philosophiques sur le besoin de s’impliquer dans une relation, sans heurter ses parents et en restant fidèle à ses amis.   

    Une série de messages

    The Summer With Carmen, nom de la chienne de Panos adoptée par Demos comme pour atténuer la douleur de la séparation, parle par ailleurs beaucoup de cinéma. Pas seulement en citant Xavier Dolan à plusieurs reprises ou en évoquant de loin Pedro Almodovar. Par exemple, au début de l’opus, sont définies les règles de la réalisation, le découpage du scénario en trois actes, ou l’établissement d’un parallèle entre fiction et vraie vie.   

    Zacharias Mavroeidis fait aussi passer des messages au long de cette intrigue à tiroirs joyeusement désinhibée, mais un peu trop bavarde et souffrant de quelques longueurs. Les résumant en une série de points à la fin du générique, il nous fait ainsi profiter de différentes maximes amusantes à méditer. Tous les hétéros n’en ont pas l’air. Toutes les mères ont pu avoir honte de leur enfant. La réalité n’est pas toujours réaliste. Se connaître est une illusion. Nous sommes tous de tristes petits pédés. Et enfin, les bisexuels existent. Dont acte…

    Sortie dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 juin.  

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