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Festival de Cannes: Audiard en tête des grands favoris pour la Palme d'or avec "Emilia Perez"

A mi-parcours de la compétition, un petit tour d’horizon s’impose dans la mesure où on décèle les potentiels lauréats de la Palme d’or. Du moins si on se fie aux différentes étoiles données par plusieurs titres, dont Le film français ou son homologue américain Screen.

Selon le magazine hexagonal, les choses sont claires, C’est Jacques Audiard qui tient indiscutablement la corde, avec cinq palmes décernées par les critiques pour son thriller musical queer en espagnol, Emilia Perez. «La Croisette est secouée par l’œuvre, ce sera dur de passer après, le match est plié», relève-t-on en gros.

A l’image de Screen, plus mesuré, on ne raffole pas absolument de cette œuvre mettant en scène une avocate qui aide son client, un redoutable chef du cartel à réaliser le rêve qu’il caresse depuis des années: devenir une femme. Et de se muer carrément en bonne sœur  pour venir en aide à de pauvres victimes, après avoir fait, sinon s’en être chargé lui-même, couper un certain nombre de têtes. On reste songeur face à l’extase des fans qui délirent sur les chorégraphies et les chansons imaginées par l’auteur qui change de registre comme de chemise. Certes, ça couine un brin sur les réseaux sociaux mais peu importe. 

Bird et Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde

Même si tout est joué, on s’intéressera tout de même à d’autres clients potentiels. Par exemple Bird, de l’Anglaise Andrea Arnold, qui elle fait pratiquement l‘unanimité, la majorité s’accordant à relever que c’est son plus beau flim .Il met en scène Bailey, 12 ans, qui vit dans un squat minable au nord du  qui,Kent, avec son frère Hunter et son père Bug (Barry Keoghan), tatoué de partout. Il n’a pas trop le temps de s’occuper de Bailey qui, prête à prendre son envol, trouvera de l’attention auprès du mystérieux Bird, incarné par le formidable Franz Rogowski. Un drame social passionnant sur fond de fête et d’une touche de fantastique

Candidat sérieux lui aussi, Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde du Roumain Emmanuel Parvu. On peine à croire qu’on est en 2024 en découvrant ce long métrage. Pourtant l’intrigue se déroule bien ´aujourd’hui, dans un petit village. Adrian, 17 ans, revenu passer l’été dans sa famille. sort avec un copine en boîte, où il rencontre un garçon, avant de rentrer à la maison où son père le découvre, le visage et le corps salement amochés.

Il accompagne alors son fils pour une déposition au commissariat. Et ce qu’Adrian redoutait arrive. Son homosexualité est dévoilée et il va vivre un enfer au sein d’une famille et d’une société terriblement rétrogrades, où tous se liguent pour étouffer l’affaire. Un prêtre va jusqu’à l’exorcisme à la demande des parents pour éviter le scandale et la honte. Emmanuel Parvu séduit avec sa mise en scène simple, sobre, efficace dans cette œuvre porté par d’excellents comédiens.

Coppola entre chef d’œuvre et cata

Et que dire du fameux Megalopolis,  l'un des films le plus attendu sur la Croisette, que Francis Ford Coppola mijote depuis une quarantaine d’années et dans lequel il a mis 120 millions de dollars de sa poche ! Eh bien ce n’est pas franchement gagné pour le réalisateur et son ambition démesurée. Très divisés, les avis vont de chef d’œuvre (plutôt rare toutefois) à l’accident de char romain, en passant par la cata Coppola.    

Dans les deux cas, c‘est exagéré pour cette fable politique qui se double d’un autoportrait de l’auteur en citoyen engagé . Elle se déroule dans un New York inspiré de l'Empire romain, rebaptisé New Rome, où s’opposent deux visions. Le génial architecte Cesar Catilina (Adam Driver), inventeur par ailleurs d’un matériau de construction indestructible permettant également d’arrêter le temps, souhaite construire une cité qui fasse rêver ses habitants. En désaccord total, Franklyn Cicero (Giancarlo Esposito)), maire corrompu, veut en revanche bâtir une ville casino. Une divergence fondamentale qui provoque l’affrontement.

Coppola nous en met plein les yeux avec sa fresque foisonnant, grandiose, inventive,  hypercolorée, pleine d’idées, de fulgurances, d’expériences visuelles. On regrette toutefois le côté et le ton pédants de ses réflexions sur le temps et le pouvoir.

D’autres prétendants font bonne figure, à l’image du Chinois Jia Zang-Ke (Caught By The Tides), de la Française  Agathe Riedinger  (Diamant brut, un premier film),  ou encore du Russe Kirill Serebrennikov (Limonov-The Ballad) portee par le remarquable Ben Wishaw. L’opus a été follement applaudi à l’issue de la projection officielle. Il est vrai que c’est le cas pour tous les cinéastes, vu qu’ils sont dans la salle du théâtre Lumière avec leur équipe pourl’occasion.  Toutefois, l’ovation réservée à Serebrennikov fut telle qu’on croyait ne jamais l’entendre s’arrêter.

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