Apparemment, Gad Elmaleh en avait assez du rêve américain. Après trois ans à le vivre il décide de rentrer à Paris pour retrouver sa famille et ses amis qui lui manquent. En réalité, ce n’est pas seulement pour eux qu’il tient à revenir, mais pour une femme. La Vierge Marie. Entré alors qu'il avait six ans, dans une église à Casablanca, ce gamin juif était tombé en extase devant sa statue. Toujours fasciné par le catholicisme, il envisage de se faire baptiser. Et se demande comment il va faire accepter la chose à ses proches
Reste un peu est le deuxième long métrage (inattendu) de l’auteur qui treize ans après le caricatural Coco, œuvre à nouveau derrière et devant la caméra. Dans ce docu-autofiction-vérité entre drame et comédie, l’humoriste de 51 ans décrit sa crise de foi dans un film très personnel, où il se met en scène avec ses parents jouant leur propre rôle (photo), ainsi que sa sœur, ses cousins, ses copains, des ecclésiastiques de sa connaissance.
Gad Elmaleh fait certes preuve d’autodérision, d’humilité et d’humour dans son cheminement, livrant sa réflexion sur la religion, ses doutes, évoquant les pièges du communautarisme et prônant la tolérance. Le tout sur fond de déclaration d’amour aux siens. Mais alors qu’une grande majorité de la critique, plus particulièrement française, juge cet opus métaphysique subtil, délicat, sensible, courageux, émouvant et pudique (?), on ne peut s’empêcher de s’interroger sur sa volonté sinon son besoin impératif de nous faire partager ses atermoiements spirituels au cours d’une quête intérieure si intime...
A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 16 novembre.