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  • Grand écran: "Billie", la vie fascinante, tragique et sulfureuse de Lady Day. Un portrait captivant

    projection-documentaire-un-supplement-dame-billie-holiday-arte-la-luciole-scene-de-musiques-actuelles-2020-09-20.jpgC'est l'histoire, signée James Erskine, d'une artiste emblématique qui a changé le visage de la musique américaine et de la journaliste Linda Lipnack Kuehl, morte en essayant de la raconter. Née Eleonora Fagan à Philadelphie en 1915, fille d’un guitariste de jazz toujours absent et d’une aide-ménagère se prostituant à l’occasion, Billie Holiday, qui voulait chanter comme Armstrong jouait, a eu une vie fascinante et tragique.  

    Elle est marquée par la misère, la ségrégation qui l’obligeait à se maquiller pour s’éclaircir la peau, le viol à 11 ans par un voisin, de nombreux passages en prison et son addiction à la cocaïne et l’héroïne où l’a entraînée son premier mari Jimmy Monroe, puis le deuxième. Croqueuse d’hommes dont beaucoup la frappaient et l’ont ruinée, Billie était aussi bisexuelle, s’assumant et s’affichant sans complexe.  

    billie-holiday-film-james-erskine-jazz-strange-fruit-cafe-society-fbi-charles-mingus-push-numero-magazine.jpgRencontres au sommet

    L’existence chaotique de celle qu’on appelait parfois Mr Holiday, est aussi riche en rencontres au sommet. Géniale et sensuelle, elle doit certes son succès à sa voix magique, mais également aux collaborations exceptionnelles avec son grand ami Lester Young, qui l’a surnommée Lady Day, Louis Armstrong, Count Basie,  Art Tatum, Benny Goodman, Miles Davis, Frank Sinatra...

    Dans son documentaire événement rythmé par Now And Never, God Bless The Child, My Man, I Only Have Eyes For You et bien sûr le militant Strange Fruit, James Erskine revient sur le parcours agité et sulfureux de cette légende du jazz vocal au timbre unique, qui fut aussi la première icône de la protestation contre le racisme. Un itinéraire  qui poussa la journaliste Linda Lipnack Kuehl à entreprendre, à la fin des années 60, d’écrire sa biographie. 

    Dix ans plus tard, Linda, mystérieusement décédée en 1978, avait enregistré des entretiens avec les personnages extraordinaires qui ont jalonné la route d’une gamine des rues bagarreuse ballottée de maisons closes en maisons de correction, devenue la reine des clubs de jazz de New York. Sa ville de cœur où elle a débarqué en 1928, changé de nom, chanté avec Duke Ellington et Charlie Parker, s’est produite au Metropolitan Opera. 

    Elle y a surtout interprété, à 24 ans, au Café Society, Strange Fruit, premier tube et poignant réquisitoire dénonçant les lynchages des Afro-Américains dans le sud des Etats-Unis, les étranges fruits décrits étant les Noirs pendus aux arbres de Géorgie ou d’Alabama. Mais c’est aussi dans Big Apple qu’elle a sombré dans la drogue, l’alcool, qu’elle s’est attirée de puissants ennemis et a eu de gros démêlés avec la justice

    22242257.jpg200 heures de témoignages incroyables 

    Linda a recueilli 200 heures de témoignages incroyables comme ceux de Charles Mingus, Tony Bennett, Sylvia Syms, Count Basie, Sans oublier les proches, les amants, les amis, la cousine, les copains d’école, les co-détenues  de Billie et même les agents du FBI qui l’ont plusieurs fois arrêtée. Mais le livre de Linda n’a jamais été terminé et les bandes audio sont restées inédites… jusqu’à la découverte de l’équipe du film chez un collectionneur du New Jersey.

    Ces 200 heures d'interviews ont été magnifiquement restaurées avec des images colorisées. Elles donnent un portrait captivant, bouleversant, audacieux et  sans complaisance d'une Lady Day complexe, envoûtante. Hospitalisée en 1959 pour une insuffisance rénale, elle meurt le 17 juillet. 3000 personnes ont suivi les obsèques de la star de tous les excès, à qui Diana Ross avait notamment rendu un bel hommage dans Lady Sings The Blues.  A revoir avant un prochain biopic, The United States vs Billie Holiday

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 septembre.

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  • Roland Garros: vers une déroute française? Rien de nouveau sous le soleil!

    2763075-57083510-2560-1440.jpgRoland Garros, déplacé de mai à septembre coronavirus oblige, commence donc demain. Pratiquement à huis-clos vu l’abaissement de la jauge des spectateurs à mille, en dépit des efforts des organisateurs pour se mettre les autorités dans la poche. 

    Au-delà du bien-fondé ou non de cette mesure drastique, ce sont évidemment les joueurs français qui m’intéressent. Il y a d’ailleurs longtemps, en raison de l’humanisme dont il m’est arrivé de faire preuve, que je ne m’étais pas penchée sur leur sort peu enviable. Mais j’avoue que je ne peux pas résister, en lisant l’article  d’Eurosport, dans lequel Maxime Battistella se demande avec angoisse si les Tricolores ne se dirigeraient pas vers un fiasco sur l’ocre parisien.

    A l’appui de ses craintes, l’auteur, se livrant à une douloureuse revue d'effectifs, nous explique que depuis la reprise à la mi-août, Monfils, Gasquet, Mannarino, Paire, Simon, sans oublier Tsonga et Pouille sur le flanc,  ont des bleus à l’âme. Et que la relève, si elle pointe le bout de son nez avec Humbert ou  Moutet, tarde à faire des étincelles.

    J’aimerais bien féliciter Maxime Battistella pour cette clairvoyance rare chez ses confrères, plus enclins à voir le verre à moitié plein sinon carrément à ras-bord en ce qui concerne le talent des Gaulois. Sauf qu’il ne s’agit que d’un petit éclair de lucidité. En effet, quoi de nouveau dans leur échec programmé Porte d’Auteuil, comme dans tous les autres  tournois du Grand Chelem? Strictement rien, hélas !  

    Car si Noah attend un successeur depuis 37 ans, cela fait… 37 ans que ses compatriotes rallient péniblement la deuxième semaine d’un majeur.  Pire, la plupart du temps, ils ont même du mal à atteindre le troisième tour, comme on vient de le voir lors du récent US Open.

    La preuve, depuis ce fameux sacre de 1983, 147 Grands Chelems ont été disputés. Cinq finales, toutes perdues, la dernière datant de..12 ans, ont été jouées par un Français. Et on compte 21 défaites en demi-finales. Un bilan famélique, sinon carrément la bérézina, pour un pays où le taux de licenciés par rapport au nombre d'habitants est l'un des plus importants du monde.

    La quantité mais pas la qualité, comme toujours. Autrement posé, autant d'occasions pour nos chers voisins de pleurer toutes les larmes de leur corps, A moins qu'une fille, elles sont onze en lice, ne vienne mettre un peu de baume sur ces plaies à vif. A l'image d'Alizé Cornet à New York, il y a trois semaines. 

     

     

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  • Grand écran: Isabelle Huppert s'amuse à jouer la dealeuse dans "La Daronne"

    3918268.jpgPersonnage terne et effacé, Patience Portefeux est interprète judiciaire franco-arabe, spécialisée dans le décryptage des écoutes téléphoniques pour la brigade des Stups. Veuve avec deux grandes filles, elle vit seule dans un quartier populaire et un immeuble essentiellement peuplé de Chinois.

    Peinant à joindre les deux bouts, elle a du mal à payer son loyer et à régler les factures de l’EHPAD dans lequel vit sa vieille maman, victime d’Alzheimer. Lors d'une enquête, elle découvre que le chauffeur chargé de convoyer un énorme arrivage de drogue en France, n'est autre que le fils de l'infirmière qui s’occupe de sa mère et qu’elle aime beaucoup.

    Elle décide alors de couvrir le jeune homme et se retrouve du coup en possession de tout le chargement qu’elle commence à fourguer dans la capitale. Cette nouvelle venue dans le milieu, qui s’est créé un look de dealeuse de choc avec son caftan, son foulard léopard, ses grosses lunettes noires et son rouge à lèvres pétant, est surnommée «La Daronne» par ses collègues qu’elle mène dès lors en bateau. A commencer par son chef et amant (Hippolyte Girardot).

    Adapté du roman éponyme d'Hannelore Cayre, le film de Jean-Paul Salomé débute de façon prometteuse. Mais souffrant d’une mise en scène plate, il ne tarde pas à pécher par son manque de rythme, de tension, d’action, de suspense. Quant à Isabelle Huppert, l’atout maître de cette comédie policière complètement centrée sur sa personne, elle semble s’amuser beaucoup dans ce rôle à contre-emploi plutôt baroque.

    Mais même si elle prend plaisir à lâcher les chevaux dans ce registre ludique, il lui faudrait en faire un peu plus pour nous convaincre qu’on a affaire à la grande patronne de la drogue à Belleville, se jouant à la fois des flics et de dangereux trafiquants bien déterminés à récupérer leur marchandise.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 septembre.

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