Grand écran: Isabelle Huppert s'amuse à jouer la dealeuse dans "La Daronne" (08/09/2020)

3918268.jpgPersonnage terne et effacé, Patience Portefeux est interprète judiciaire franco-arabe, spécialisée dans le décryptage des écoutes téléphoniques pour la brigade des Stups. Veuve avec deux grandes filles, elle vit seule dans un quartier populaire et un immeuble essentiellement peuplé de Chinois.

Peinant à joindre les deux bouts, elle a du mal à payer son loyer et à régler les factures de l’EHPAD dans lequel vit sa vieille maman, victime d’Alzheimer. Lors d'une enquête, elle découvre que le chauffeur chargé de convoyer un énorme arrivage de drogue en France, n'est autre que le fils de l'infirmière qui s’occupe de sa mère et qu’elle aime beaucoup.

Elle décide alors de couvrir le jeune homme et se retrouve du coup en possession de tout le chargement qu’elle commence à fourguer dans la capitale. Cette nouvelle venue dans le milieu, qui s’est créé un look de dealeuse de choc avec son caftan, son foulard léopard, ses grosses lunettes noires et son rouge à lèvres pétant, est surnommée «La Daronne» par ses collègues qu’elle mène dès lors en bateau. A commencer par son chef et amant (Hippolyte Girardot).

Adapté du roman éponyme d'Hannelore Cayre, le film de Jean-Paul Salomé débute de façon prometteuse. Mais souffrant d’une mise en scène plate, il ne tarde pas à pécher par son manque de rythme, de tension, d’action, de suspense. Quant à Isabelle Huppert, l’atout maître de cette comédie policière complètement centrée sur sa personne, elle semble s’amuser beaucoup dans ce rôle à contre-emploi plutôt baroque.

Mais même si elle prend plaisir à lâcher les chevaux dans ce registre ludique, il lui faudrait en faire un peu plus pour nous convaincre qu’on a affaire à la grande patronne de la drogue à Belleville, se jouant à la fois des flics et de dangereux trafiquants bien déterminés à récupérer leur marchandise.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 septembre.

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