Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Grand écran: "Seberg", le déclin d'une star. Avec la magnifique Kristen Stewart

    SebergMovie.pngFilm policier américano-britannique adapté de faits réels, réalisé par Benedict Andrews et sorti en 2019, Seberg raconte le déclin de la célèbre actrice des sixties. Une cible placée sous étroite surveillance par le FBI pour ses liens politiques et romantiques avec l’activiste Hakim Jamal, grande figure des Black Panthers, dont il s’agissait de discréditer, ou de neutraliser les activités. L’opération est confiée à Jack Salomon, jeune et ambitieux agent, fraîchement débarqué dans le domaine du renseignement intérieur.

    Icône de la Nouvelle Vague, Jean Seberg est plus particulièrement connue en Europe pour A bout de souffle de Jean-Luc Godard, Bonjour tristesse et Joan of Arc d’Otto Preminger. Le film ouvre d’ailleurs sur l’accident qui s’est produit sur ce tournage lors de la scène du bûcher, laissant à la comédienne une brûlure indélébile, comme la cicatrice qu’elle gardera suite à la campagne de désinformation et de harcèlement dont elle a été victime. Elle se suicidera le 30 août 1979. Une mort restée mystérieuse

    C’est sur l'enquête menée sous l’autorité du directeur Hoover lui-même que se concentre le réalisateur et ses scénaristes. Certes, cela permet de montrer les agissements écoeurants du FBI, mais on regrette qu’ils ne se soient pas davantage focalisés sur la personnalité, le charisme et la célébrité de Jean Seberg. Le film se contente en effet d’évoquer, sans nous les faire véritablement ressentir, ses fortes et courageuses convictions de militante, prônant (voici qui fait écho à l’actualité), l’égalité des droits des Afro-Américains. Du coup, ceux qui ne la connaissent pas ne comprendront peut-être pas l’importance que lui a accordé le célèbre Bureau fédéral.

    Mais si ce thriller manque de regard, d’ambition,de singularité dans sa mise en scène, il reste, en dépit de son côté trop lisse, efficace et passionnant grâce à l’excellente interprétation de Kristen Stewart, qui se glisse avec bonheur dans son personnage. Sublime, elle ne se contente pas d’incarner, mais est tout simplement Jean Seberg dans son look, son comportement et ses attitudes. De son côté, Jack O’Connell se montre crédible en agent du FBI. On n’en dira en revanche pas autant d’Yvan Attal, pièce rapportée dans le rôle de Romain Gary, le mari de la jeune femme.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 juin.

     

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "Moscou aller simple!", un mouchard au théâtre pour piéger les gauchistes

    Moscou-aller-simple-7.jpgAutomne 1989. Alors que le Mur de Berlin est sur le point de tomber, l’Helvétie s’inquiète fort de l’initiative subversive et menaçante pour une Suisse sans armée. Mais la police fédérale veille au grain, espionnant des centaines de milliers de personnes, histoire de protéger la patrie contre les menées de dangereux agitateurs communistes pacifistes.

    Viktor Schuler (convaincant Philippe Graber à gauche sur la photo), employé modèle, mou, timide et discret, qui fait et pense ce qu’on lui dit, remplit consciencieusement ses fiches. Un beau jour, soupçonnant un complot, son chef lui confie la délicate mission d’infiltrer une troupe de théâtre au Schauspielhaus de Zurich. Elle répète « La nuit des rois » de Shakespeare sous la direction d’un metteur en scène allemand Carl Heyman, forcément gauchiste, comme d’ailleurs tous les acteurs de la pièce.

    Afin de collecter de précieuses informations sur ces individus douteux, Viktor se fait passer pour un figurant après avoir changé de look et redécoré son appartement avec des posters du Che et de Marx.

    Sous sa nouvelle identité de Walo, un ancien marin, notre anti-héros plutôt touchant découvre non seulement un milieu culturel qui lui était totalement étranger, mais tombe amoureux d’une comédienne, la jolie et pétillante Odile (Myriam Stein). Du coup il est face un choix cornélien: continuer à obéir à sa hiérarchie ou suivre ses sentiments.

    Mêlant guerre froide, mise sur écoute, théâtre et romance dans Moscou aller simple!, le cinéaste suisse Micha Lewinsky a choisi un ton léger et humoristique pour rappeler le scandale des fiches qui avait ébranlé la confiance des Suisses dans leurs autorités il y a 30 ans.

    L'auteur livre ainsi une comédie divertissante qu’on aurait pourtant souhaitée plus enlevée, plus rythmée, plus grinçante, moins édulcorée. A l’image de la scène où Miriam Stein entonne avec entrain et talent «La Madelon» ( célèbre chanson populaire créée par le Français Bach le 19 mars en 1914), devant une assemble de vieux militaires ravis, mais dont les souries ne vont pas tarder à s’effacer.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 juin

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "Qui sea Ley", la lutte acharnée des Argentines pour la légalisation de l'avortement

    838_000_1p48vj.jpgDocumentaire aussi engagé que nécessaire, Que sea Ley (Que ce soit loi en français) de Juan Solanas retrace la mobilisation des femmes en Argentine entre juin et août 2018. Elles sont décidées à obtenir une légalisation de l'avortement, alors qu’une des leurs meurt chaque semaine des suites de son interruption clandestine.

    Adopté par la Chambre des députés, le projet a été durement discuté au Sénat pendant huit semaines. Il échouait malheureusement pour la septième fois, à sept voix près, tandis que des dizaines de milliers de militantes (et militants), symboliques foulards verts autour du cou, défilaient dans la rue.

    Observateur plutôt que juge des groupes qui s’affrontent à Buenos Aires, le réalisateur alterne manifestations et grande diversité de témoignages des pour et des contre dans le pays. S’il donne bien sûr la parole à celles qui se battent avec une rare énergie, à celles qui souffrent, qui ont avorté dans des conditions sanitaires épouvantables, à leurs proches, il interroge aussi des personnalités comme un prêtre ou une sénatrice, dont les points de vue ne sont pas forcément ceux qu'on attend..

    Cinématographiquement, l’opus à la mise en scène rudimentaire n’est pas majeur. Mais sa force de conviction est ailleurs. Replaçant le débat dans un contexte politique, économique et religieux, Juan Solanas soulève aussi, au-delà du sujet principal, la question de la laïcité, de la place des femmes dans une société où persiste un désir de contrôle sur leurs corps et où, de manière générale, la pauvreté a dramatiquement augmenté.

    Mais le combat n’est pas terminé et l’espoir qui traverse le film en dépit de la souffrance endurée, demeure. Alors que la marée verte des pro-IVG et les anti sous l’influence considérable de l’Eglise catholique ne désarment pas, rappelons que le président de centre-gauche, Alberto Fernandez, avait annoncé le 1er mars dernier vouloir présenter un nouveau projet de loi devant le Congrès pour la législation de l’avortement.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 juin.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine