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Grand écran: "Moscou aller simple!", un mouchard au théâtre pour piéger les gauchistes

Moscou-aller-simple-7.jpgAutomne 1989. Alors que le Mur de Berlin est sur le point de tomber, l’Helvétie s’inquiète fort de l’initiative subversive et menaçante pour une Suisse sans armée. Mais la police fédérale veille au grain, espionnant des centaines de milliers de personnes, histoire de protéger la patrie contre les menées de dangereux agitateurs communistes pacifistes.

Viktor Schuler (convaincant Philippe Graber à gauche sur la photo), employé modèle, mou, timide et discret, qui fait et pense ce qu’on lui dit, remplit consciencieusement ses fiches. Un beau jour, soupçonnant un complot, son chef lui confie la délicate mission d’infiltrer une troupe de théâtre au Schauspielhaus de Zurich. Elle répète « La nuit des rois » de Shakespeare sous la direction d’un metteur en scène allemand Carl Heyman, forcément gauchiste, comme d’ailleurs tous les acteurs de la pièce.

Afin de collecter de précieuses informations sur ces individus douteux, Viktor se fait passer pour un figurant après avoir changé de look et redécoré son appartement avec des posters du Che et de Marx.

Sous sa nouvelle identité de Walo, un ancien marin, notre anti-héros plutôt touchant découvre non seulement un milieu culturel qui lui était totalement étranger, mais tombe amoureux d’une comédienne, la jolie et pétillante Odile (Myriam Stein). Du coup il est face un choix cornélien: continuer à obéir à sa hiérarchie ou suivre ses sentiments.

Mêlant guerre froide, mise sur écoute, théâtre et romance dans Moscou aller simple!, le cinéaste suisse Micha Lewinsky a choisi un ton léger et humoristique pour rappeler le scandale des fiches qui avait ébranlé la confiance des Suisses dans leurs autorités il y a 30 ans.

L'auteur livre ainsi une comédie divertissante qu’on aurait pourtant souhaitée plus enlevée, plus rythmée, plus grinçante, moins édulcorée. A l’image de la scène où Miriam Stein entonne avec entrain et talent «La Madelon» ( célèbre chanson populaire créée par le Français Bach le 19 mars en 1914), devant une assemble de vieux militaires ravis, mais dont les souries ne vont pas tarder à s’effacer.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 juin

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