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  • Grand écran: "Atlantique" évoque l'émigration entre réalité, onirisme et fantastique

    atlantique.jpgLe film ouvre sur le chantier d’une tour en construction à Dakar, avec de jeunes ouvriers en colère qui n’ont pas été payés depuis trois mois et qui réclament en vain leur salaire. Parrni eux Souleiman, amoureux de la jolie Ada (Mama Sané, photo). Elle l’aime aussi mais, forcée par sa famille, est sur le point d’épouser Omar, un riche Sénégalais expatrié qui ne lui inspire que du dégoût.

    Dans l’espoir d’une vie meilleure, Souleiman et ses collègues décident de partir une nuit pour l’Espagne, sur une barque dont on ne tarde pas à apprendre qu’elle a sombré dans une tempête. Complètement déprimée, Ada attend le mariage avec Dior et Fanta qui, elles, ne cracheraient pas sur la vie confortable promise à leur amie.

    Mais celle-ci découvre que Souleiman, porté disparu avec les autres en mer, lui envoie des messages. Et puis le soir des noces, un incendie dévaste la maison de la fête et le lit nuptial. Alors que la police enquête, de jeunes femmes et le flic du quartier sont victimes d’étranges fièvres. Avant que surviennent d’autres phénomènes surnaturels. Par ailleurs certains auraient vu Souleiman s’enfuir. Serait-il de retour d’entre les morts pour se venger des vivants ?

    Atlantique est le premier long métrage de la Franco-Sénégalaise Mati Diop, 36 ans. Partant d'une réalité quotidienne, elle évoque l’émigration tout en se focalisant sur les fiancées, épouses, mères et sœurs qui restent après le départ des hommes pour l’Europe. Entre hantise et envoûtement, elle tente l’onirisme, la poésie et la métaphore dans une chronique sociale virant au thriller fantastique malheureusement trop dépourvu de tension et de suspense pour véritablement convaincre. Cela ne l’a pas empêché d’être très généreusement récompensé du Grand prix du jury au dernier Festival de Cannes.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 25 septembre.

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  • Grand écran: "Ad Astra", la folle odyssée spatiale de James Gray. Avec un impeccable Brad Pitt

    bradpitt2.jpgUn astronaute tombe d’une immense échelle qui s’élève de la Terre jusqu’au-delà de la stratosphère. Une chute qui manque de lui coûter la vie, mais il parvient miraculeusement à en réchapper, même avec son parachute troué. Cela ne l’empêche pas de rester d’une rare placidité. De marbre, il maîtrise son rythme cardiaque qui ne bouge pas d’un battement…

    Cet homme à la force tranquille, c’est Roy McBride (Brad Pitt), qui va voguer jusqu’aux confins de l’univers. Il a pour mission de participer au sauvetage d’un vaisseau qui s’est abîmé sur Neptune bien des années auparavant. Selon un signal émis de la planète en question, un naufragé est vivant. Il n’est autre que le père de Roy, obnubilé par l’inlassable recherche de preuves d’une vie extraterrestre. Ses tentatives scientifiques provoquent des explosions radioactives entraînant des surcharges électriques aux dangereuses conséquences pour les terriens.

    Sur les traces du père

    Après le succès de The Lost City Of Z (2016), le réalisateur américain James Gray se lance à son tour, avec Ad Astra, dans une folle odyssée spatiale aux décors somptueux, sur fond de drame intime, en envoyant Roy dans un voyage initiatique, sur les traces d’un père qui l’a abandonné jeune. Tout comme son géniteur a été absent dans sa vie, Roy se sent seul au monde, lui aussi obsédé par un travail qui le conduit à délaisser les siens.

    Aller se balader à l’autre bout de la galaxie est donc une façon de résoudre son conflit intérieur. Il est parfaitement incarné par Brad Pitt, modèle de l’homme américain, que le réalisateur a exprès choisi pour casser le stéréotype de la masculinité, en créant un anti-héros, un personnage qui tire sa force de sa vulnérabilité, de ses failles, de ses faiblesses et de ses échecs.

    Cette exploration des liens familiaux, du rapport au père doublé d’une quête de soi et d’une réflexion existentielle sur la solitude dans un thriller hypnotique, n’empêchent pas les scènes d’action spectaculaires, dont une course poursuite démente sur la Lune où Roy a fait escale. Et son incroyable infiltration à bord d’une fusée sur la rampe de lancement.

    A cet égard, James Gray en fait d’ailleurs un peu beaucoup, nous poussant à nous poser des questions trivialement terrestres sur la faisabilité des exploits physiques et autres performances, qui viennent fâcheusement parasiter une volonté de lâcher prise pour une envolée sereine vers les étoiles. C’est un peu dommage.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 septembre.

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  • Grand écran: Woody Allen charme avec "A Rainy Day In New York", une comédie pétillante au ton délicieusement désuet

    9e9915ca-bffb-11e9-8f25-9b5536624008_image_hires_033732.jpgRejeté par les Etats-Unis à la suite de la tornade Me Too et par Amazon Studios qui a rompu le contrat qui le liait au réalisateur, lequel a lancé une procédure juridique en réclamant 68 millions de dollars, le dernier film de Woody Allen A Rainy Day In New York (Jour de pluie à New York), a trouvé refuge en Europe. Ce cinquantième opus devrait, nonobstant (ou grâce à) la polémique, faire comme d’habitude un joli parcours sur le Vieux Continent.

    Il le mérite. On craque devant cette pétillante comédie romantique, pimentée d'une légère satire du Manhattan cossu, où le cinéaste renoue avec sa veine légendaire. Elle réunit Timothée Chalamet (qui s’est désolidarisé du projet avec Rebecca Hall, les deux reversant leur salaire à une association venant en aide aux victimes d’abus sexuels) Elle Fanning, Selena Gomez, Jude Law (qui a défendu l’auteur), Diego Luna et Liev Schreiber.

    Deux étudiants, Gatsby (Chalamet) et Ashleigh (Fanning, photo), envisagent de passer un week-end en amoureux dans Big Apple. Ashleigh Enright (allusion au célèbre architecte?) qui écrit pour le journal de son université de province, rêve de faire carrière dans le journalisme et ne tient plus en place à l’idée d’interviewer l’un de ses réalisateurs favoris. Quant à Gatsby Welles (référence bien sûr au héros de Scott Fitzgerald et au grand cinéaste) il veut lui faire découvrir le jazz et la peinture.

    Mais la pluie s'en mêle. Séparés, ils enchaînent bientôt, chacun de leur côté, les quiproquos, les rencontres fortuites et les situations insolites. Ce qui donne un film particulièrement divertissant, gracieusement porté par Timothée Chalamet et Elle Fanning (vraiment excellente). L'oeuvre se révèle à la fois charmante, piquante, frivole, loufoque, émouvante, jubilatoire. Délicieusement désuète et anachronique aussi avec ses dialogues ciselés, Woody Allen se projetant à l’évidence dans le rôle masculin principal.

    A signaler que la rupture du contrat avec Amazon n’a pas empêché le prolifique artiste de trouver d’autres partenaires. Il a même déjà tourné son prochain film en Espagne avec un casting majoritairement européen, dont Christoph Waltz, Louis Garrel et Sergi Lopez.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 septembre.

     

     

     

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