Grand écran: "Atlantique" évoque l'émigration entre réalité, onirisme et fantastique (26/09/2019)

atlantique.jpgLe film ouvre sur le chantier d’une tour en construction à Dakar, avec de jeunes ouvriers en colère qui n’ont pas été payés depuis trois mois et qui réclament en vain leur salaire. Parrni eux Souleiman, amoureux de la jolie Ada (Mama Sané, photo). Elle l’aime aussi mais, forcée par sa famille, est sur le point d’épouser Omar, un riche Sénégalais expatrié qui ne lui inspire que du dégoût.

Dans l’espoir d’une vie meilleure, Souleiman et ses collègues décident de partir une nuit pour l’Espagne, sur une barque dont on ne tarde pas à apprendre qu’elle a sombré dans une tempête. Complètement déprimée, Ada attend le mariage avec Dior et Fanta qui, elles, ne cracheraient pas sur la vie confortable promise à leur amie.

Mais celle-ci découvre que Souleiman, porté disparu avec les autres en mer, lui envoie des messages. Et puis le soir des noces, un incendie dévaste la maison de la fête et le lit nuptial. Alors que la police enquête, de jeunes femmes et le flic du quartier sont victimes d’étranges fièvres. Avant que surviennent d’autres phénomènes surnaturels. Par ailleurs certains auraient vu Souleiman s’enfuir. Serait-il de retour d’entre les morts pour se venger des vivants ?

Atlantique est le premier long métrage de la Franco-Sénégalaise Mati Diop, 36 ans. Partant d'une réalité quotidienne, elle évoque l’émigration tout en se focalisant sur les fiancées, épouses, mères et sœurs qui restent après le départ des hommes pour l’Europe. Entre hantise et envoûtement, elle tente l’onirisme, la poésie et la métaphore dans une chronique sociale virant au thriller fantastique malheureusement trop dépourvu de tension et de suspense pour véritablement convaincre. Cela ne l’a pas empêché d’être très généreusement récompensé du Grand prix du jury au dernier Festival de Cannes.

A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 25 septembre.

19:21 | Lien permanent