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Grand écran: "Les héritières", l'émancipation d'une bourgeoise paraguayenne déchue

2670925.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx_0.jpgPendant trente ans, Chela (Ana Brun), une riche héritière paraguayenne, a mené la grande vie avec sa compagne Chiquita (Margarita Irun). Mais les choses ont changé pour elles à Asuncion, au sein d’une société en pleine mutation. C’est d’ailleurs à ce moment-là que l’histoire commence, dans un appartement qui va petit à petit se vider de ses meubles. Au bord de la faillite, les deux femmes doivent en effet vendre leurs biens et tenter de s’adapter à une nouvelle vie.

Chela, bourgeoise apathique qui n’a jamais rien fait de ses dix doigts, s’accroche encore à ses privilèges et n’imagine pas se passer d’une domestique. Passant son temps à peindre et à dormir, elle laisse Chiquita s’occuper des affaires du couple et le garder à flot, jusqu’au jour où elle se retrouve en prison pour fraude fiscale.

Dès lors Chela va devoir se débrouiller seule et, alors qu’elle n’a pas conduit depuis longtemps, sort sa vieille voiture et décide de faire le taxi pour un groupe de femmes aussi âgées que fortunées de son quartier. C’est à cette occasion qu’elle rencontre la jeune Angy (Ana Ivanona), qui non seulement provoque chez elle des sentiments troublants, mais la pousse enfin à s’ouvrir aux autres.

Avec Les héritières le Paraguayen Marcelo Martinessi livre un premier film dont les hommes sont pratiquement exclus, à la fois mélancolique, pudique, non dénué d’humour et d’optimisme en dépit de la situation. Il brosse le portrait d’une sexagénaire déchue après avoir fait partie d’une caste bichonnée par la dictature. Une héroïne rondelette peu gâtée par la nature qui s’émancipe et va audacieusement découvrir la liberté dans un contexte dont le réalisateur dénonce aussi la survivance d’un conservatisme démodé.

Cette chronique intime surfant sur le politique et le social a valu deux prix à son auteur lors de la dernière Berlinale, dont un Ours d’argent à son interprète principale Ana Brun.

A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 13 février.

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