Après le laborieux Un homme à la hauteur, Laurent Tirard s’essaye, à la comédie romantique d’aventure avec Le retour du héros. Ce vaudeville rocambolesque façon de Broca et Rappeneau, qui se déroule à l’époque des guerres napoléoniennes se situe principalement dans un château. Il est porté par Jean Dujardin et Mélanie Laurent qui se font plaisir, s’amusant visiblement de leurs facéties entre salons et jardins.
Femme de tête, Elisabeth est droite, sage, sérieuse. Prétendument courageux, le capitaine Neuville est en réalité un cavaleur lâche et sans scrupules. Ils se détestent et se méprisent. Promis à Pauline, ingénue et petite sœur d’Elisabeth, il est envoyé à la guerre en Autriche et promet de lui écrire. Bon débarras, se dit l’aînée qui n’en croit pas un mot.
Sauf que sans nouvelles, la jeune fiancée dépérit. Pour éviter qu’elle meure de chagrin, Elisabeth se laisse passer pour Neuville et envoie à Pauline des lettres enflammées où elle en fait un héros intrépide aux exploits formidables. Elle va ainsi devenir responsable d'une vaste supercherie lorsque le fourbe capitaine réapparaît, en déserteur toujours aussi pleutre. La vraie confrontation commence alors entre les deux imposteurs piégés par leurs mensonges.
Laurent Tirard offre un divertissement honnête et assez amusant, même s’il tarde à décoller. Surfant sans trop d’imagination sur la manipulation, le quiproquo, la séduction, la trahison, la guerre des sexes, il vaut surtout pour son duo inédit de comédiens.
Jean Dujardin se révèle convaincant dans un rôle écrit sur mesure, tout comme Mélanie Laurent dans une prestation comique peu habituelle. Héroïne moderne et plutôt vacharde pour l’époque, c’est elle qui mène la danse face au couard et pompeux crétin bellâtre noceur, dont l’éclatant habit rouge est très loin de faire le moine.
A l‘affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 14 février.