Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Festival de Cannes: pour Pedro Almodovar, la Palme d'or doit sortir en salles

aaaaaapedro.jpgAlors qu’Emmanuel Macron et Donald Trump font leur possible pour lui voler la vedette, le Festival de Cannes déroule imperturbablement son tapis rouge où se bousculaient déjà les stars à l’ouverture de cette 70e édition.

A commencer par le président du jury Pedro Almodovar et ses huit camarades, à qui échoit la redoutable tâche de décerner la Palme d’or à l’un des dix-neuf concurrents. Invité à dire ce que représente pour lui le festival en conférence de presse, le bouillant Espagnol n’a pas tardé à annoncer la couleur.

Après avoir rappelé qu’il fréquentait la grand-messe cannoise depuis 1982 «une fête et une célébration du cinéma d’auteur», il a déclaré, en référence à la polémique Netflix, ne pas concevoir qu’une Palme d’or ou un autre prix soient remis à un film ne pouvant être vu en salles. Alors que la plateforme américaine prévoit le contraire en ce qui concerne The Meyerowitz Stories de l’Américain Noah Baumbach et Okja du Sud-Coréen Bong-Joon-Ho.

«Cela ne signifie pas que je ne sois pas ouvert aux nouvelles technologies ou à ce qu’elles apportent », a-t-il ajouté. «Mais ce qui est déterminant quand on voit un film pour la première fois, c’est la taille de l’écran. Elle ne soit pas être plus petite que votre chaise».

Pour le reste, Pedro Almodovar a insisté sur sa chance unique d’avoir été choisi. A l’image de ses co-jurés, les Américains Jessica Chastain et Will Smith, la Chinoise Fan Bingbing, le Sud-Coréen Park Chang-Wook, l’Allemande Maren Ade, l’Italien Paolo Sorrentino, les Français Agnès Jaoui et Gabriel Yared.

En revanche ils ne partagent pas forcément la position radicale de leur président à propos de Netflix, plus particulièrement Agnès Jaoui, relativement nuancée toutefois, et Will Smith qui a lui complètement pris la défense du géant du streaming. Ce qui n'est pas très étonnant, dans la mesure où il produira son prochain film. 

Mais ils se retrouvent tous pour se réjouir de voir des films qui leur ouvriront l’esprit et le coeur, de vivre une extraordinaire expérience, d’apprendre, de juger sans idée préconçue, de découvrir le cinéma de demain. Will Smith, encore lui, s’est montré d’humeur comiquement batailleuse dans l’interview précédent la conférence de presse. «J’atttends de pouvoir taper sur la table et affirmer que je ne suis pas d’accord. Faire un scandale au cours des débats… »

aaaaaaafantomes.jpgUn casting cinq étoiles pour Les fantômes d’Ismaël

Des stars, il y en avait aussi dans Les fantômes d’Ismaël, le film d’ouverture du Français Arnaud Despleschin réunissant Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg, Alice Rohrwacher, Mathieu Amalric, Louis Garrel (le cheveu rasé, nuisant un poil si j’ose dire en l’occurrence à son charme) et Hippolyte Girardot.

Une histoire assez folle où le réalisateur, ne cachant pas non plus son bonheur, sa gratitude, son émotion d’en être, de surcroît sans le stress du verdict final, balade le spectateur dans les méandres d’intrigues sur fond d’espionnage.

Tandis qu’un diplomate traverse le monde sans rien y comprendre, un réalisateur traverse son existence sans rien y piger non plus. Despleschin fracasse des fragments d’histoires pour faire naître de ces éclats une femme aimée, le souvenir d’une femme aimée revenue d’entre les morts et une diablotine. Un film dont le message, pour son auteur, tient avant tout dans l’avant- dernière réplique de Charlotte Gainsbourg. «La vie m’est arrivée».

C’est aussi la première rencontre cinématographique entre cette dernière et Marion Cotillard. Elle s’est révélée évidente et simple sur le plateau. Cette collaboration correspond par ailleurs au souhait de Marion. «J’ai eu la chance de tourner avec de grands acteurs, mais j’adorerais jouer davantage avec des femmes. J’ai une passion pour les actrices et c’est merveilleux de partager cette expérience avec Charlotte ».

Une double satisfaction pour le cinéaste qui avait envie de travailler avec Charlotte depuis «L’effrontée», tout en admirant la capacité de Marion à créer du mythe et à s’en débarrasser.

A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 17 mai.

Lien permanent Catégories : Cannes dans Chassé-Croisette

Les commentaires sont fermés.