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Grand écran: avec "Si j'étais un homme", Audrey Dana tente de mélanger les genres

aaaadana.jpgMère de deux enfants, malheureuse en amour et fraîchement divorcée, Jeanne ne veut plus entendre parler des hommes. Et puis un beau matin, elle se réveille avec un pénis après une nuit d’orage! Paniquée elle consulte son gynécologue (Christian Clavier)qui ne peut que constater la chose. Et lui donner, à l’image de la meilleure amie (Alice Belaïdi), des conseils pour se servir de son "pinpin" comme elle surnomme son phallus.

Voilà qui donne lieu à quelques fous rires et situations cocasses au début, mais dérive malheureusement vers une grosse farce hystérique et faussement subversive. Devant et derrière la caméra pour son second long-métrage après Sous les jupes des filles, Audrey Dana ne tient pas jusqu’à la fin, bien au contraire, son histoire a priori audacieuse.

Ce n’est évidemment pas l'avis de la réalisatrice qui défend son dernier-né avec conviction. "Pour moi, ce sujet sensible était l’opportunité de faire une bonne comédie", nous confie-t-elle lors de son passage à Genève. "J’avais envie d’explorer la frontière ténue entre le masculin et le féminin j’ai été assez folle pour aller jusqu’au bout". Certes je me vautre dans les clichés, mais c'est pour mieux les exploser".

Ce qui l’a amusée, c’est d'imaginer que la chose arrive à une fille qui vit dans la règle stricte du patriarcat. "Cela me permettait de me moquer du patriarcat et de parler de la place qu’occupe la femme aujourd’hui, celle que mon héroïne n’a jamais prise. Nous vivons dans une société assez machiste, où être un homme procure davantage de droits. Je pose donc la question de savoir ce qui se passerait si on donnait ses attributs à une fille". 

Audrey Dana a personnellement rêvé qu’elle se réveillait avec un sexe masculin. "C’est plus fréquent qu’on ne le croit. On a tous l’autre genre en soi. Je fais donc un pas vers l’homme". Elle en a même interviewé une centaine en les interrogeant sur leur rapport au sexe. "Beaucoup ne s’étaient jamais livrés dans ce domaine. Tous étaient émus. Oubliant leur pudeur, ils m’ont raconté des choses très intimes, comme l’un d’eux qui m’a révélé s’être masturbé pour la première fois à 24 ans.." 

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 février.

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