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Grand écran: dans "Premier contact", Denis Villeneuve part à la rencontre des extraterrestres

apremier.jpgAvant Blade Runner 2049, dont la sortie est prévue en octobre prochain, Denis Villeneuve s’est fait la main avec Premier Contact (Arrival en VO), basé sur la nouvelle Story Of your life de Ted Chiang. L’auteur, qui s’est entouré d’Amy Adams, Jeremy Renner et Forest Whitaker, rêvait de faire un film de science-fiction depuis l’âge de 10 ans. Une réussite. Se risquant à une nouvelle approche, il utilise les codes du genre pour mieux les transcender.

Douze énormes et mystérieux vaisseaux ovoïdes venus du fond de l’espace atterrissent aux quatre coins de la planète. Face au problème, sinon à la menace que constitue leur présence, le monde ne tarde pas à se retrouver au bord de la guerre, des réactions extrêmes mettant en péril la solidarité internationale.

Pour répondre aux questions angoissées des populations avides de réponses, une équipe d’experts est alors réunie. Sous la direction de la linguiste Louise Banks (voilà qui nous change du militaire haut-gradé et du super agent de la CIA!), ils vont tenter de comprendre les intentions éventuellement belliqueuses de leurs occupants. De drôles de créatures à sept pieds, autrement dit, des heptapodes...

abanks.jpgDévastée par la perte d’un enfant et en quête de rédemption, Louise Banks (incarnée par l’excellente, fragile et pugnace Amy Adams) réussit l’exploit d’entrer en contact avec deux d’entre eux, Abbott et Costello, un clin d’oeil aux célèbres humoristes des années 40/50. Ils finiront par lui expliquer qu’ils sont venus initier les Terriens à leur langage. Car dans 3000 ans, ce sont les heptapodes qui auront besoin d'eux. 

Spielberg n'est pas loin, Kubrick encore moins

Spielberg n’est pas loin, mais surtout le réalisateur assume une filiation avec Stanley Kubrick, avec l’invention de son immense oeuf extra-terrestre noir flottant au-dessus du sol, qui rappelle évidemment le fameux monolithe d’Odyssée 2001.

Il va plus loin dans la mesure où il pénètre à l’intérieur de l’objet pour tenter de percer les secrets de l’énigme métaphysique laissée par le génial Stanley. Il s’agit en l’occurrence de parcourir un long tunnel au bout duquel se trouve la salle de communication équipée d’un écran derrière lequel évoluent les heptapodes. 

Brassant les genres, science-fiction, thriller, mélodrame fantastique, Denis Villeneuve livre ainsi un récit passionnant, fourmillant de trouvailles visuelles, sur l’importance du dialogue entre tous les êtres, humains et aliens confondus.

Un film intelligent, plein d’émotion, mélancolique, puisant dans l’intime, à la fois contemplatif et sous tension, privilégiant les acteurs aux dépens des effets spéciaux. Jouant du flashback et du flashforward, cette rencontre du "quatrième type" explore avec talent notre rapport, notre désarroi et nos peurs devant l’inconnu. Un bémol toutefois concernant le symbolisme lourd de certaines scènes, notamment le dénouement qui en est surchargé.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 7 décembre.

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