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Festival de Locarno: Stefan Zweig revit dans "Adieu l'Europe", de Maria Schrader

azweig.jpgEn 1934 Stefan Zweig, écrivain pacifiste juif autrichien et auteur en langue allemande le plus lu avec Thomas Mann, doit quitter son pays pour fuir la montée du nazisme. Deux ans plus tard, celui qui avait prédit très tôt le déclin de l’Europe, laisse définitivement le Vieux Continent derrière luii.

Un film prenant, Stefan ZweigAdieu l’Europe, avec notamment Josef Hader (photo) et Barbara Sukova, signé Maria Schrader, retrace son exil en Amérique du Nord et du Sud, racontant son séjour au Brésil, sa participation au congrès du PEN club de Buenos Aires en 1936, sa visite à New York en 1941, puis sa mort l’année suivante à Petropolis,.

Rappelons que Srefan Zweig s’est suicidé avec sa seconde femme Lotte le 22 février 1942, après avoir rédigé une lettre dans laquelle il remercie le Brésil pour son hospitalité et la nouvelle qu’il lui a accordée. Cinématographiquement, Maria Schrader propose une remarquable séquence de ce fait tragique. 

La réalisatrice s’était vu proposer le sujet par le producteur français Denis Poncet. "Il souhaitait un film sur la seconde partie de la vie de Zweig, avec Lotte, mais au fur et à mesure de mes recherches, j’ai découvert que le plus important pour moi, c’était son exil et sa décision si controversée, de mettre fin à ses jours",  nous confie-t-elle.

Elle a donc suggéré de se concentrer sur ses dernières années. "Mais tout était si compliqué que j’ai décidé de ne pas réaliser un biopic classique. J’ai imaginé une autre structure en me concentrant sur différents moments. Le film est ainsi composé de six tableaux indépendants, le premier ouvrant sur l’accueil extraordinaire qui lui est réservé à Rio et les réceptions qui se sont enchaînées".

L’un des plus importants est le fameux congrès du PEN club de Buenos Aires, où Stefan Zweig pressé de le faire par des journalistes, refuse de condamner publiquement le parti nazi.

Il ne voulait pas être instrumentalisé. Il détestait la polémique, l’hystérie. Il affirmait qu’il n’utiliserait jamais son langage de la même façon que ses ennemis. Pour lui les choses n’étaient pas noires ou banches. Mais quatre ans plus tard, il n’est pas resté aussi silencieux.

Comme vous l’évoquiez plus haut, la décision de se suicider a provoqué la colère de certains de ses collègues. 

Oui, surtout celle de Thomas Mann. Comment a-t-l pu laisser le parti nazi triompher de la sorte?, lui reprochait-il? Mais dix ans après, il a changé d’avis. Il n’avait pas compris alors, disait-il, que toute guerre est l’ennemi de chacun.

C'est Josef Hader qui interprète Stefan Zweig. Pourquoi ce choix ?

Je voulais que la langue maternelle de chaque comédien corresponde à celle du personnage historique qu’il incarne. Il me fallait donc un comédien autrichien pour mon héros. Josef Hader est une super star dans son pays et un immense acteur. En plus il est lui-même écrivain. Je dois dire que sa manière d’incarner Zweig m’a enchantée..

Il est effectivement aussi émouvant que brillant. Une dernière question, Maria Schrader. Zweig est un véritable monument. N’avez-vous pas redouté de ne pas être à la hauteur?

Cette crainte m’a accompagnée tout au long de la réalisation. Oh mon Dieu, qui suis-je pour m’attaquer à un tel artiste? me répétè-je. Mais il a bien fallu que je l’oublie…

A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 août.

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