Adapté du classique de Roald Dahl, Le Bon Gros Géant permet à Steven Spielberg, qui venait de nous offrir Le pont des espions, de renouer avec le conte pour enfants 34 ans après le cultissime E.T. Son dernier opus n’en a malheureusement pas la magie.
Pour résumer, le BGG enlève la petite Sophie (Ruby Barnhill) dans un orphelinat londonien à la Dickens et l’emmène dans sa grotte. D’abord effrayée, la gamine ne tarde pas à s’enticher de ce colosse vieillissant à l’air de chien battu, pas bien malin et gentil comme tout, à qui Mark Rylance (héros avec Tom Hanks du Pont des espions) prête sa voix et ses traits.
Il faut dire que malgré ses 7m50, c’est quasiment un microbe face aux neuf affreux et titanesques ogres du pays des Géants qui lui mènent la vie dure. Deux fois plus imposantes que lui, mangeuses d’humains en général et d’enfants en particulier, les énormes créatures voient en Sophie un mets de choix. Il s’agit donc pour les deux nouveaux amis de leur échapper. Et pourquoi pas en s’adressant à la reine Elizabeth?
De la peine à convaincre
En dépit d’un indéniable savoir-faire, d’effets spéciaux plutôt réussis, de savoureux mots-valises façon Mary Poppins, cette fable mièvre, aussi pleine de bons sentiments que de longueurs, se déroulant sur un rythme pépère pour ne pas dire poussif, peine à convaincre.
Bref, pas géant le Spielberg! On s’ennuie jusqu’à la dernière demi-heure, où le BGG et Sophie se rendent à Buckingham Palace. Le réalisateur se lâche en nous offrant enfin une séquence jouissive et burlesque de petit- déjeuner homérique, suivi d’un concours de pets en présence de Sa Majesté britannique conquise, qui n’hésite pas à participer.
C’est quand même peu pour un projet qui a mis 22 ans à se concrétiser. "Un vrai défi", relevait même le cinéaste aux trois Oscars lors de sa conférence de presse à Cannes où le film était présenté hors compétition, tout en avouant un fort penchant pour l’imaginaire.
"Cela m’a rappelé mes débuts. En plus, j’ai grandi avec ce livre et mes enfants l’adoraient. Tous mes choix sont basés sur des expériences personnelles Le film porte par ailleurs des valeurs de tolérance. L’amitié entre Sophie et le BGG montre comment des êtres très différents peuvent créer des relations fortes. En réalité, c’est ma première histoire d’amour".
Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 20 juillet.