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Grand écran: "La tortue rouge", une émouvante fable poético-écologique

atortue.jpgUn naufragé échoue sur une île déserte tropicale, peuplée de tortues de crabes et d’oiseaux et va devoir survivre avec les ressources du coin. A travers son aventure, le Néerlandais  Michaël Dudok De Wit propose La tortue rouge, un film sur le cycle de la vie en quelques étapes, initiation, rencontre, naissance, vie à trois et vieillesse.

La tortue rouge est un premier long-métrage ambitieux qui a pris du temps, le réalisateur ayant commencé à écrire le scénario en 2007 déjà. Il a été notamment coproduit par le célèbre studio d’animation japonais Ghibli, qui travaille pour la première fois avec un réalisateur européen.

Au début, on assiste aux tentatives vaines et désespérées du héros de gagner le large à bord d’un radeau qu’il s’échine inlassablement à construire et reconstruire. Epuisé, il finit par abandonner,  vaincu par un ennemi invisible mais décidé à communier avec la nature plutôt que de continuer à se battre inutilement. Il se résout alors à vivre sur cette île finalement moins hostile que prévu et la découvre peu à peu, franchissant des rochers abrupts, s’exposant à des dangers parfois oppressants pour le spectateur claustrophobe…  

Son île est également pleine de mystère, permettant à Michaël De Wit d’ajouter une touche de fantastique, avec la présence d’une grande tortue rouge qui se transformera en femme. Le naufragé en tombe amoureux, ils font un enfant et ils vivront ensemble jusqu’à la mort. Le réalisateur raconte qu’elle est une réalité  à laquelle l’homme a tendance à vouloir s’opposer, à en avoir peur, à lutter contre elle. Ce qui est sain et  naturel, relève-t-il.

L’important c’est aussi ce message sur  transmission, avec les générations qui se suivent, les enfants qui répètent les gestes des pères,  les valeurs qu’on leur inculque, qu’on leur laisse. Touchante, cette fable métaphysico-poético-écolo au dessin minimaliste, qui avait reçu le Prix spécial de la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, est par ailleurs quasiment muette. Outre la musique, seuls quelques sons et onomatopées traduisent les sentiments des personnages. Plus émouvants que les mots.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 29 juin.

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