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Grand écran: "La passion d'Augustine", un bain de musique pour revisiter la récente histoire du Québec

lapassionduagustine-1460x950-1419007054[1].pngInstallée au Québec depuis quarante ans, Léa Pool cinéaste née à Genève, aime mettre en scène des personnages à forte personnalité. Dans son dernier film, basé sur une histoire vraie, elle s'intéresse à une religieuse qui dirige depuis vingt ans le couvent de Sant-Ours, sur les bords de la rivière Richelieu. Nous sommes à la fin des années 60, avant l'arrivée sur place de la réalisatrice qui se replonge dans un passé. proche, sur une idée de sa coscénariste Marie Vien.
 
Passionnée de musique, Mère Augustine enseigne le piano à des élèves particulièrement douées, lauréates de plusieurs prix. Parmi elles sa nièce Alice, prodige qui a rejoint de rejoindre l'institution à contrecœur. Mais  les temps deviennent durs avec la laïcisation de la société, la désertion des églises et l'instauration par l'Etat d'un système d'éducation publique condamnant à la fermeture de nombreux établissements privés. La supérieure trouvant que la ferveur musicale d'Augustine coûte trop cher, l'école est menacée.  Refusant sa disparition, la communauté se bat pour tenter de le conserver. Avant de céder au bond en avant du pays.
 
Tout en traitant principalement de la musique, personnage central qui enveloppe le film, Léa Pool vouée à la défense de la cause des femmes évoque leur rôle dans la société, leur émancipation, leur désir d'être les égales de l'homme, l'évolution des mœurs. Tout cela est incarné par ce groupe de religieuses qui finiront par tomber le voile. Une libération pour certaines, un déchirement, sinon un arrachement pour d'autres, illustrés par une scène marquante où elles troquent leur sévère robe noire pour des vêtements plus contemporains. Une scène qui fait écho à l'inverse de ce qui se passe aujourd'hui avec le retour du religieux.
 
Belle reconstitution  d'époque
 
Parallèlement à cette revisitation de la récente histoire du Québec à la veille des seventies, alors que l'Eglise perd de son pouvoir, Léa Pool raconte celle plus intime de sa nièce Alice, adolescente talentueuse mais rebelle, préférant le jazz au classique et qui a du mal à se plier aux règles de la communauté. Elle n'en plaît pas moins à Augustine, même si elle se garde bien de le montrer. A la marche obligée des Sœurs vers la modernité, correspond ainsi le passage d'Alice à l'âge adulte.
 
Outre l'aspect musical sur lequel elle a énormément travaillé. Léa Pool a visionné de nombreux documentaires pour être au plus juste historiquement. Elle livre également une impeccable reconstitution de l'époque. Résultat, un film à la facture classique à la fois prenant et instructif. Une jolie réussite à laquelle contribuent largement une brochette d'excellentes comédiennes, dont les deux principales Céline Bonnier (Augustine) et une découverte, Lysandre Ménard (Alice), véritable pianiste à la ville.
 
A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 21 octobre.

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