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Grand écran: "Marguerite" avec Catherine Frot, pathétique et magnifique

648x415_catherine-frot-role-marguerite-inspiree-cantatrice-florence-foster-jenkins[1].jpgElle assassine Mozart mais ne s’en rend pas compte. Depuis des années Marguerite Dumont, baronne passionnée de musique, casse les oreilles du cercle d’habitués qui squatte son château et devant lequel elle donne régulièrement des récitals.

Mais personne ne lui dit rien. Chacun feint l’éblouissement, tout en retenant à grand-peine rires et railleries face à cette voix horrible, pour entretenir les illusions de la maîtresse de maison. Et pour cause, tous profitent de ses largesses financières, à l’image d’une bande de jeunes journalistes moqueurs.

De son côté son mari torturé, infidèle mais aimant, prétend avoir des accidents de voiture pour éviter de l’entendre, tandis que son majordome plein de compassion lui fait envoyer des brassées de fleurs de la part de prétendus fans. Les choses se compliquent pourtant lorsqu’elle décide de chanter devant un vrai public sur une grande scène. Où vont la pousser ses admirateurs opportunistes.

Le réalisateur français Xavier Giannoli, à qui l‘on doit notamment A l’origine et Quand j’étais chanteur, s’inspire de la vie de la richissime Américaine Florence Foster Jenkins, une soprano culte à la voix fausse qui, grâce à son argent, se produisait et enregistrait des albums au début du XXe siècle.

Dans le Paris des années 20

L’auteur un rien moraliste a transposé, dans le Paris des années 20, sa version ambitieuse où il mêle bons sentiments et cruauté, assortis à une volonté de faire réfléchir sur l’art, l’avant-gardisme, les faux semblants, les mensonges. Posant plus de questions qu’il ne donne de réponses sur la folle obstination de la cantatrice et l’obséquiosité de ses courtisans que cet aveuglement finira cependant par toucher.

Mais au-delà du récit, de la reconstitution d’époque, des costumes et des décors, l’essentiel repose sur Catherine Frot, qui s’est éloignée trois ans du grand écran pour se consacrer à Marguerite, cette châtelaine aspirant pathétiquement à la célébrité.

Tour à tour excessive, excentrique, ridicule, nulle, émouvante, généreuse, drôle malgré elle, la comédienne réussit magnifiquement son retour dans cette comédie tragique, qui est aussi une histoire d’amour. Les mélomanes purs et durs auraient toutefois intérêt à se munir de boules quiès pour ne pas défaillir lors des atroces envolées lyriques de la Castafiore….

Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 septembre.

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