Jonathan Demme met en scène une Meryl Streep au mieux de sa forme. Fantasque, un rien braque, épouse frivole et maman indigne, Ricki a abandonné son mari, ses enfants et sa belle maison pour vivre son rêve de devenir une rock star. Elle se produit dans les bars de Los Angeles et, fauchée, travaille comme caissière de supermarché pour arrondir ses fins de mois.
Un jour, téléphone de son ex (Kevin Kline), qui a trouvé une autre femme pour s’occuper de lui et de ses trois rejetons qui ont bien grandi A sa demande, elle revient au bercail avec mission d’aider sa fille (en l’occurrence Mamie Gummer, la sienne à la ville) qui traverse une période difficile. D’où un affrontement musclé entre Meryl et Mamie, qui avoue avoir pris un malin plaisir à insulter sa mère l’écran..
Car évidemment tout n’ira pas comme sur des roulettes. A l'image d’ailleurs de la deuxième partie de Ricki And The Flash. Avant de se terminer heureusement sur une jubilatoire scène de mariage propre à la réconciliation familiale, c’est en effet à partir du retour de Ricki que les choses péclotent un peu côté scénario..
Mais qu’importe. En hard rockeuse vieillissante, émotive, fantasque, désarmante avec son look cuir aussi toc que ses bijoux, l'actrice assure comme une bête aux côtés du chanteur australien Rick Springfield, Contrairement à l’avis du New York Post estimant qu'elle perd son talent dans un opus plus ou moins à la limite du calamiteux, Meryl Streep, aussi déjantée que déchaînée, prouve une fois encore qu’elle peut tout faire.
Quant à Jonathan Demme, il a concocté un musical qui, tout en misant principalement sur le divertissement, se révèle plus profond qu’il n’y paraît. Entre un brin de cynisme et un fond de satire, il livre une petite radiographie en forme d’image joyeusement critique d’une société américaine bourgeoise, ridiculement corsetée dans son conformisme et ses principes.
Me, Earl And The Dying Girl
On n'en dira pas autant de Me, Earl And The Dying Girl. Signé d’Alfonso Gomez-Rejon, il raconte l'histoire d'un lycéen introverti, et d’une camarade de classe trés malade. D’une rare discrétion, Greg tente d’éviter toute relation suivie, il n’a qu’un seul ami, Earl, qu’il présente toutefois comme un collègue et avec qui.il tourne des courts métrages parodiant des classiques du cinéma.
Mais il lui est difficile de continuer à passer inaperçus quand sa mère le force à revoir Rachel, une ancienne amie de maternelle atteinte de leucémie. Si l’on excepte le détournement irrespectueusement amusant des incontournables du septième art, le réalisateur propose, sous prétexte d’autodérision, un besogneux opus tire-larmes où pratiquement rien ne nous est épargné.
On se demande quelle mouche a piqué le jury de de Sundance, qui lui a décerné son Grand Prix. Il a également décroché le Prix du public au fameux festvial américain du cinéma indépendant qui a révélé des réalisateurs comme Jim Jarmush, Quentin Tarentino ou Joel Coen. Heureusement que les spectateurs de la Pizza Grande locarnaise où il a été projeté en août dernier, ont fait preuve de davantage de discernement.
American Ultra
Les choses ne s’améliorent guère avec American Ultra. Dans cette comédie d’action, Mike Howell, garçon insignifiant, sans ambition et shooté au cannabis, se satisfait de sa petite vie en compagnie de sa chérie Phoebe qu’il veut épouser.
Mais tout est chamboulé lorsque ce loser découvre, à la faveur d’une bagarre où il parvient facilement à éliminer deux vilains costauds rôdant autour de sa voiture, qu’il est en réalité un agent dormant surentraîné, dont un lavage de cerveau a effacé la mémoire.
Réveillé par sa formatrice, Mike Howell se retrouve au centre d’une grosse opération gouvernementale, avec un dingue de la CIA décidé à lui faire la peau. Il devra tabler sur ses quaiités retrouvées de Superman pour s’en sortir.
Au départ, c’est plutôt une bonne idée. Mais le réalsiateur Nima Nourizadeh fait du surplace, se contentant d’un scénario paresseux, donnant dans la surenchère de castagnes sanglantes et répétitives. A l’affiche de cette intrigue qui se veut extravagante, débridée et déjantée, mais n’est qu’inutilement tarabiscotée pour masquer son manque d’originalité, Jesse Eisenberg et Kristen Stewart. Leur présence ne suffit hélas pas à enlever le morceau.
Films à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 septembre.