Débuts plutôt réussis sur la Piazza Grande, entre Ricki And The Flash de Jonathan Demme, La belle saison de Catherine Corsini, Southpaw d’Antoine Juqua, avec un Jake Gyllenhaal convaincant en boxeur qui touche le fond et entame le plus dur combat de sa vie pour se relever.
Et puis, c’était couru, le gros couac de Judd Apatow et son Trainwreck, en français "un cas désespéré". On ne saurait mieux dire!
Labellisé roi de la comédie américaine (de quoi faire se retourner dans sa tombe un maître comme Billy Wilder) Judd Apatow qui enchaîne les succès depuis 40 ans et toujours puceau, s’est penché cette fois sur les femmes et leurs relations avec les hommes. D'après un scénario, une grande première, d’Amy Schumer qui est aussi la protagoniste principale.
Elle a concocté une histoire proche de sa vie personnelle où, suivant les conseils de son père selon lequel la monogamie n’est pas réaliste, l’héroïne devenue journaliste collectionne les mecs en évitant de s’engager. Une consommation frénétique prétexte à quelques scènes en-dessous de la ceinture, assaisonnées sans surprise d’un humour extra-gras.
Jusqu’à l’inévitable jour où Amy craque, la honte, pour le sujet de son article, un brillant médecin du sport qui répare les bobos des célébrités. Il avoue même s’occuper d’un certain… Roger Federer, tandis que la star du basket James LeBron joue son propre rôle.
Déjà qu’il n’y avait pas grand-chose à voir avant, à partir de là, il n’y a vraiment plus rien. Trainwreck qui se veut dans l’air du temps, irrévérencieux, choquant sinon trash, révélateur d’une société hypocrite, sombre dans un rare ennui entre convenu laborieux et conservatisme calamiteux.
Quand on pense qu’Amy Schumer est une figure montante du rire américain, il y a du souci à se faire pour le genre. Quoique…On sait que plus c’est nul et mieux ça marche. La preuve en est encore faite avec le triomphe au box office du film sorti aux Etats-Unis le 18 juillet.