Depuis mercredi dernier, les experts du crampon se trituraient sauvagement les méninges pour résoudre la quadrature du cercle. A savoir la Suisse peut-elle battre l’Argentine?
Et chacun de tirer des plans sans fin sur la comète pour finir par nous expliquer doctement que c’était possible. Sinon probable. Mais que dans le fond, les Argentins pouvaient eux aussi prétendre à la victoire!
Moralité, on n’était pas plus avancé après des jours et des jours, des heures et des heures d’analyses hyper pointues à la radio ou à la télé, des lignes et des lignes inlassablement pondues dans les journaux sur ce sujet brûlant. Seuls les béotiens du foot, connaissant vaguement la valeur l’Albiceleste par ouï-dire, n’avaient jamais imaginé une seule seconde la Nati en gagnante du duel.
Raison pour laquelle ils trouvent le résultat logique et jugent même extraordinaire que les Helvètes aient vaillamment résisté jusqu’à la 118e minute. En revanche le coup du sort de Di Maria jouant son Messi et crucifiant les Rouges, qui de surcroît parvenaient in extremis à shooter sur le montant, plongeait les spécialistes du ballon dans une sorte de coma. Un tremblement de terre n’aurait pas provoqué chez eux un tel effondrement.
Du coup, se lamentant sur la tragique injustice du sport, un véritable scoop, ils prenaient un ton de circonstance, douloureux. A l’instar d’un Pierre Poullier compassionnel, tentant de ménager les malheureux acteurs du drame, leur parlant doucement comme à de petites choses fragiles relevant d‘une grave maladie.
Pourtant the show must go on... Séchant leurs larmes, commentateurs et consultants se reprenaient et parvenaient à dédramatiser. A commencer par Massimo Lorenzi, déclarant que ce n’était pas tout à fait la fin du monde. Et nos spécialistes de poursuivre courageusement l’analyse et de faire le bilan de cette équipe jeune, fantastique, géniale, en un mot, parfaite. Franchement à se demander comment elle a réussi à crever ainsi au poteau. La tête haute certes, mais quand même.
Bref, face à de tels génies, c’est reparti pour tirer des plans sur la comète en vue de l’Euro 2016 et leurs chances de qualification les doigts dans le nez!
A mon avis, on devrait plutôt se concentrer sur nos valeurs sûres. Je veux évidemment parler de Federer et de Wawrinka, qui vont se rencontrer en quarts de finale chez Sa Majesté britannique, après s’être chacun débarrassé d’un Espagnol. L’Australien Kyrgios terminant le travail en terrassant lui, le pitbull Nadal. De quoi donner un peu d’air à la légende qui garde ainsi ses trois Grands Chelems d’avance au moins jusqu'à l'US Open. A moins que... Mais n'anticipons pas et pour l'instant, merci beaucoup au kangourou…