Alors qu’li traverse l’Océan Indien en solitaire, un marin est réveillé par de l’eau qui se déverse dans la cabine. Il découvre un énorme trou dans la coque de son voilier, percé par un container à la dérive.
En dépit de son âge avancé pour ce genre d’exercice, il tente une réparation illusoire. Avant d’être pris dans une violente tempête qui réduit ses efforts à néant et balaie presque tout sur son passage.
Privé de matériel et de radio, il doit déployer son canot de sauvetage, tandis que son bateau, Titanic de poche, s’enfonce inexorablement dans les flots. A l’aide d’un sextant et de quelques cartes marines sauvés in extremis du naufrage, il essaye en van de se repérer.
Se battant contre les éléments, le soleil brûlant, menacé par une bande de requins, voyant ses réserves de nourriture s’épuiser, ignoré par des immenses paquebots marchands de passage, il es finalement forcé de se rendre et de faire face à la mort.
All Is Lost, un titre symbolique. A travers la lutte farouche d’un homme pour sa survie, le réalisateur J.C.Chandor fait référence à nos sociétés, au capitalisme sauvage et destructeur qui les régit, à une humanité qui ne mérite pas forcément d’être sauvée, même s’il laisse une fin ouverte.
Il livre ainsi un film d’un rare minimalisme, intense, rigoureux, réaliste, sans pathos, sans dialogue. Pratiquement sans parole, sinon un gigantesque "fuck" rageur et désespéré, lancé à la face du ciel aux deux tiers d’un opus dominé par un Robert Redford à l’impressionnante présence physique. Septuagénaire défiant les années, l’acteur au mieux de sa forme trouve là l’un de ses plus beaux rôles.
Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès le 11 décembre.