Homme de main de la mafia, le beau Salvo est un être solitaire, froid, dépourvu de sentiments. Impitoyable quand il s’agit de régler violemment des comptes en massacrant un membre d’une bande rivale.
C’est dans ce but qu’il entre dans une maison et tombe sur Rita, une fille aveugle qui assiste impuissante à l’assassinat de son frère. Mais alors qu’il devrait éliminer ce témoin, Salvo non seulement laisse vivre la jeune handicapée, mais l’emmène avec lui et la retient prisonnière. S’ensuivra inévitablement une relation forte entre les deux protagonistes.
Dans ce film noir, abstrait, ouvrant sur une course-poursuite haletante, les deux auteurs Fabio Grassadonia et Antonio Piazza étudient les états d’âme du tueur plus ou moins tenaillé par le remord, passant de son point de vue à celui de sa victime. Ils plongent le spectateur dans une ambiance étrange, tendue, angoissante, horrifique, sensuelle, moite et suffocante.
Petite révélation, ce thriller mutique, mystique et charnel stylisé à outrance, mâtiné de western sicilien et de tragédie amoureuse, avait remporté le Prix de la Semaine de la critique en mai dernier à Cannes. Il souffre pourtant d’une absence d’originalité dans le scénario et propose une mise en scène séduisante et agaçante à la fois. Mais si le film déçoit quand il vire au psychodrame superficiel, on salue en revanche sans réserve la performance des deux comédiens, Sara Serraiocco et Saleh Bakri, au look à la Schwarzenegger croisé avec Alain Delon (photo).
Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 23 octobre.