A peine avions-nous quitté Leonardo DiCaprio et Baz Luhrmann, livrés à la foule de photographes avide de quelques clichés supplémentaires, qu’on se retrouvait à faire le pied de grue, histoire de ne pas manquer la conférence de presse du jury. Et c’était rebelote dans la formidable expérience de douloureux pilonnage des orteils. Starissimes obligent!
Il faut dire que l’aréopage pluriculturel a de la gueule entre le président Steven Spielberg et ses huit jurés, allant de la grande et élégante Nicole Kidman à Ang Lee, en passant par Christoph Waltz, Cristian Mungiu, Naomi Kawase, Vidya Balan, Lynne Ramsey et Daniel Auteuil. Qui entre nous a pris pas mal de volume…
Et chacun d’y aller de son élogieux petit couplet, racontant sa venue dans un esprit ouvert, son bonheur ineffable et l’incomparable honneur d’avoir été choisi pour découvrir plein de nouveaux films, de désigner le meilleur ainsi que quelques autres dans un festival aussi prestigieux. En espérant qu’il n’y aura aucune hésitation au moment du choix parmi tous ces opus remarquables.
On laissera le mot de la fin à Steven Spielberg plusieurs fois sollicité pour jouer la délicate tâche du big boss et qui a enfin pu accepter, ayant exceptionnellement cette année un peu de temps devant lui. Interrogé sur le côté concours dont les Américains ne raffolent pas, il répond que les cinéastes se battent toute l’année pour attirer le public.
"Mais il est impossible de comparer des pommes et des oranges. Cannes est une manifestation culturelle mondiale, proposant des oeuvres portant chacune un regard particulier. Nous assisterons à deux semaines de célébration du cinéma et non pas à une compétition entre films". Et s'il y a litige, jouera-t-il les séducteurs ou maniera-t-il le bâton? "Eh bien à la fin des délibérations peut-être faudra-t-il que je revoie "12 hommes en colère..."