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Festival de Cannes: "Jeune & jolie" ou l'éveil à la sexualité d'une ado qui se prostitue

thumb[1].pngRetour momentané au calme sur la Croisette après la folie DiCaprio qui s’est poursuivie jusqu’à la montée des marches, sous la pluie, de l’équipe de Gatsby, célébrée par des danseurs débarqués en voitures d’époque pour exécuter un fox-trot sur tapis rouge. L’événement fut donc à la hauteur de la démesure du film que le public, contrairement aux critiques, a trouvé génial. Voilà qui lui promet une belle carrière si on se réfère aux Etats-Unis où, en dépit de médias assassins, Baz Luhrmann a déjà engrangé plus de 50 millions de dollars.

Ce tintouin d'enfer a de quoi faire rêver la plupart des réalisateurs et acteurs, qui doivent mesurer la distance médiatique galactique qui les sépare de leurs confrères américains. A l’image de François Ozon qui, dix ans après Swimming Pool, revient dans la compétition, qu’il a ouverte avec Jeune & jolie. Un film illuminé par Marine Vacth (photo), une jeune beauté passée de mannequin à actrice.
   
Le réalisateur français a en effet drainé un parterre modeste en conférence de presse, pour ce film où il suit le parcours et l’éveil à la sexualité d’une étudiante de 17 ans qui se prostitue. Le tout sur fond d’internet et des facilités offertes par la toile pour trouver le client, mais sans dénoncer ni porter un jugement moral.
 
Originalité de l’histoire, son héroïne ne se prostittue ni pour le plaisir (preuve en est le look grave de ses "amants") ni par nécessité. Elle vient d’une famille bourgeoise et n’a pas besoin d’argent. 

"Il fallait donc évacuer l’aspect financier. Cela dit, même sans valeur, l’argent a toujours un sens… ", remarque Ozon. Si le sujet peut surprendre, il n’est pas fait pour choquer. Le cinéaste souhaitait avant tout évoquer l'univers des ados, ce qu’il n’avait pas fait à partir de Sous le sable où il avait travaillé avec des acteurs plus matures.
 
"Les films français montrent souvent une adolescence idéalisée, alors que je garde un souvenir assez douloureux de la mienne. J'ai donc eu envie après Dans la maison, d’en parler avec une certaine distance, en brossant le portrait d’une jeune fille d’aujourd’hui, en usant d’une approche un peu impressionniste à travers quatre saisons et quatre chansons de Françoise Hardy. C’est elle qui à mon avis a le mieux exprimé les tourments de cet âge-là, même si elle n’aime pas mon choix".

Pour incarner son Isabelle devenue Léa, François Ozon a rencontré de nombreuses actrices avant de craquer pour la belle  Marine Vacth, déjà vue chez Klapisch et Arcady, apparue aux côtés de Vincent Cassel pour un parfum d’Yves Saint-Laurent et dont l’expérience de mannequin l’a aidée pour les scènes particulièrement hot.

"Dans ce métier, on a l’habitude de jouer avec son corps», explique-t-elle. "Cela s’est très bien passé, j’avais confiance dans le regard de François. C’était simple et rien ne m’a heurtée. En fait, je me suis sentie comme une laborantine".

Des mots lâchés au compte-gouttes et avec une rare timidité. Comme quoi il est plus facile de se déshabiller devant une caméra que de se dévoiler face à des journalistes...

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