Nous sommes dans le Paris de 1885 avide de découvertes scientifiques, au temps des balbutiements de la psychanalyse. Le célèbre professeur Charcot, médecin chef à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière qui se consacre notamment à la maladie dégénérative qui porte son nom, commence à s’intéresser à l’hystérie.
En sont affligées de malheureuses femmes qui passent pour possédées du diable. Charcot tente de les guérir par l’hypnose, au gré de séances et d’examens en forme de spectacles auxquels assistent très excités ses confrères venus de toute l’Europe.
Parmi les patientes du maître, il y a Augustine une jeune fille de 19 ans aux symptômes violents, victime, à l’instar de 2000 autres femmes, de ce voyeurisme médical contre lequel elle se rebelle. Rapidement è devenue l’objet préféré de ses études, elle tombe amoureuse de lui et a tendance à en rajouter dans ses crises lors des démonstrations d’hypnose.
Alice Winocour propose un premier film bien maîtrisé, finement traité et subtilement consacré à la condition féminine. Une réussite à laquelle contribuent l’excellent Vincent Lindon et la bluffante comédienne-chanteuse Soko. Lui corseté dans son habit de grand bourgeois, elle cobaye récalcitrant sont parfaits dans cette relation trouble sous tension érotique.
Trance fouille les méandres de l’inconscient sur fond de sexe et de violence
On reste dans le domaine de l'hypnose avec Trance, le dernier-né de Danny Boyle. L’auteur de Trainspotting , de Slumdog Millionnaire ou encore metteur en scène de la cérémonie des Jeux Olympiques de Londres l’an dernier, s'est lancé cette fois dans la tortueuse aventure d'un voleur amnésique. Simon, commissaire-priseur expert dans les œuvres d’art, se met en cheville avec le gang du redoutable Franck. Et dérobe un tableau de plusieurs millions de dollars, en l’occurrence Le vol des sorcières de Goya.
Mais à la suite d’un violent coup sur la tête, il ne sait plus du tout où il a planqué la fameuse toile. Menaces et torture se révélant inefficaces, Franck engage une thérapeute spécialiste de l’hypnose pour lui faire retrouver la mémoire.
Avec Trance , Danny Boyle tente de renouveler le film noir, s’aventurant au-delà du genre après un début classique. Fouillant les méandres de l’esprit et de l’inconscient, il donne dans la dimension psycho-émotionnelle avec des protagonistes errant dans leur propre labyrinthe et dont le défi consiste à en sortir..
C’est là que le réalisateur part en vrille en abusant des rebondissements, des retournements de situations, des fausses pistes et des pièges. Sur fond de sexe, de défonce et de violence pour ne pas nuire à sa réputation boderline, il nous embarque dans une intrigue tellement tarabiscotée qu’on peine à s’y retrouver.
C’est aussi souvent le cas de son trio d’acteurs James McAvoy, Vincent Cassel et Rosario Dawson, otages d’un système de manipulation qui finit par s’effondrer.
Nouveaux films à l'affiche dans les salles romandes.