Cela ne surprendra personne, les quelques coups de génie de Federer permettant d'assurer le maintien des Helvètes dans le groupe mondial de la Coupe Davis ont fourni l’occasion à Pierre-Alain Dupuis de s’extasier follement, nous gavant des "leçons de tennis données par le maître". En réalité la légende n'a non seulement fait que son boulot sans se défoncer outre mesure, mais a en plus failli perdre bêtement son service trois ou quatre fois.
Figurez-vous qu’il y a cependant pire à l’antenne que la perruche. Cela semble inimaginable, eh bien non. La chose, franchement surréaliste et on l’espère rarissime, s’est passée lors de la cinquième rencontre en deux sets gagnants et comptant pour beurre entre les Suisses déjà promus et les Néerlandais relégués.
Cet événement farfelu en raconte long sur la célébrité du pauvre Wawrinka, qui a pourtant marqué un point précieux pour la Suisse vendredi aux Pays-Bas. Car Wawrinka, connais pas. Du moins à en juger par ce commentateur complètement ahuri parachuté sur le site de la Coupe Davis, qui a mis seize jeux à réaliser que ce n’était pas le Vaudois sur le court en train de perdre les deux dernières manches du week-end, mais… Chiudinelli (photo). Un inconnu encore plus illustre pour lui hélas!
Imperturbable, le spécialiste du tamis s’est donc obstiné à l'appeler "Wawrinka". Fustigeant sévèrement dans la foulée ses coupables maladresses, son incapacité crasse à maîtriser son adversaire, à convertir ses balles de break, avant de l’excuser magnanimement, trouvant somme toute logique son manque flagrant de motivation dans la mesure où son pays était qualifié…
Et cela en dépit de gros plans sur la bobine de Chiudinelli, sur celle du vrai Wawrinka resté dans les tribunes pour soutenir son pote, ou des frénétiques "let’s go Marco" lancés par les fans. Dans le même temps, notre expert déjanté couvrait d’éloges son rival hollandais Thiemo de Bakker, 159e à l’ATP, louant à l'envi l’immense talent de ce joueur qui s'offrait le luxe de se payer avec panache le scalp du 17e mondial. Relevant même, avec une certaine incrédulité vu l'état comateux du pseudo Stan, que ce dernier avait figuré dans le top 10! J'hallucinais.
Manifestement, on a signalé l'incident au malheureux juste avant la fin de cet ersatz de match. En effet on n’a soudain plus entendu parler de Wawrinka. De Chiuduinelli non plus d’ailleurs, devenu "The Swiss" ou simplement "Switzerland". A l’évidence, notre super connaisseur de la raquette mort de honte n’a pas souhaité rectifier son erreur grossière. Il n’empêche qu'il a dû vivre un grand moment de solitude...
PS.- Funérailles, me voici à nouveau privée de Servette. Comment diable voulez-vous que je me remette à tirer sur une ambulance grenat déjà à ce point criblée de balles. C'est vraiment le cas de dire qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même...