Même s’il vient pratiquement tous les ans, Brad Pitt sur la Croisette c’est forcément synonyme d’effervescence, de cohue, de bousculade et de folie. Avec des journalistes rendus à l’état sauvage, qui s’agglutinent une heure avant la conférence de presse, dans l’espoir de décrocher un siège. Bref pas facile de gagner son paradis avec des milliers d’appelés pour dix fois moins d’élus!
Cette fois, la superstar avait rallié le festival pour Cogan: la mort en douce du réalisateur néo-zélandais Andrew Dominik, l’un des 22 prétendants à la Palme d’Or. Il s’agit d’une adaptation du roman de V.Higgins, Cogan’s Trade, un film de gangsters classique auquel s’ajoutent des connotations politiques.
Alors que le livre se déroule dans les années 70, Andrew Dominik a décidé de transposer l’intrigue en 2008, l’année de l’élection de Barack Obama, mais surtout celle de la crise financière qui a ébranlé le monde. Et qui a du coup eu une incidence sur les actions des organisations criminelles.
Brad Pitt se glisse dans la peau d’un tueur à l’appel des caïds de la mafia. Ce qui ne le dérange pas le moins du monde. "J’aurais beaucoup plus de mal à jouer un raciste. C’est pire pour moi qu’un type qui tire dans la tête d’un autre. Nous interprétons des personnages qui ont des opinions tranchées dans un pays divisé. Les points de vue abordés dans le film ne sont pas forcément les miens. Jackie Cogan cherche à tuer doucement pour que ce ne soit pas trop douloureux pour sa victime, qui doit mourir quoi qu’il arrive … »
La presse canadienne doit mettre la main à la poche!
Brad Pitt est aussi à l’origine d’une première dans l’histoire du festival. Le distributeur canadien Alliance Films, qui présente Cogan: la mort en douce, et On the Road fait payer les interviews avec des stars, rapporte Spiegel Online, relayé par l’Express.
Les tarifs, qui ne concernent que la presse canadienne, sont de 2500 euros pour papoter 20 minutes avec Brad Pitt, soit 125 euros la minute. A l’affiche d’On The Road, Kristen Stewart est moins chère. 1000 euros suffisent pour recueillir quelques mots tombés de son auguste bouche.
Alliance Films avance comme argument que les interviews sont généralement facturées au distributeur par le producteur. D’où la répercussion sur les journalistes pour payer une partie du voyage des acteurs et de leur entourage à Cannes, ainsi que leur hébergement sur place. Inutile de préciser que les Canadiens sont privilégiés pour décrocher un entretien...