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Festival de Locarno: à qui le Léopard d'Or?

azazel.jpgAlors que la compétition s’achève, lequel des vingt prétendants partis à la chasse au Léopard d’Or parviendra à mettre le fauve en cage? Bien malin celui qui peut le deviner. Cela n’a rien d’étonnant si on considère la faiblesse du concours, comme d’habitude hélas le parent pauvre du festival.

  

Restons en donc à nos premières émotions avec Vol Spécial de Fernand Melgar, Another Earth de Mike Cahill, Un amour de jeunesse de Mia Hansen-Love, trois longs-métrages dont on a déjà eu l’occasion de vous parler dans les précédentes chroniques.

 

On y ajoutera Terri, de l’Américain Azazel Jacobs (photo, le jeune Jacob Wysocki et John C. Reilly). Il traite avec originalité de la différence menant à l’exclusion, à travers le portrait d’un adolescent obèse, victime de la cruauté de ses camarades de lycée. Jusqu’au jour où, grâce au proviseur, il noue une relation avec deux autres élèves marginaux. Les comédiens sont excellents.

 

Parmi les films que certains critiques voient paré d’or, sinon au palmarès, il y a El ano del tigre du Chilien Sebastian Lelio. Au cours d’un tremblement de terre, un prisonnier parvient à s’échapper et erre dans des paysages dévastés  tout en s’interrogeant sur son propre anéantissement. Rude, mais belle prestation de l’acteur Luis Dubo.

 

De son côté The Loneliest Planet de la Russo-Américaine Julia Lovek  nous emmène à pied dans les montagnes du Caucase en compagnie d’un couple à la veille de se marier et de leur guide.  Nature splendide, beaux comédiens, anecdotes rigolotes pour passer le temps. Et le nôtre, cette marche se révélant quand même assez interminable.

 

 Mais on s’y morfond avec grâce. Car côté ennui mâtiné d’exaspération, ce fut parfois vertigineux. A l’image d’Abrir puertas y ventanas, de la cinéaste helvético-argentine Milagros Mumenthaler, qui nous propose en gros trois pétasses vautrées sur un canapé à Buenos Aires. Ou de Dernière séance du Français Laurent Achard, faux film d’art et d’essai d’une rare prétention à propos d’un tueur de dames. Sans parler du pire, le plombant Tanathur du Palestinien Tawfik Abu Wael, évoquant un couple empêché par un terrible accident de quitter Jérusalem pour Paris.

 

Les Suisses Frédéric Choffat et Julie Gilbert relèvent un peu le niveau avec Mangrove, où une jeune femme (la charmante Vimala Pons) revient plusieurs années après sur les lieux d’un crime avec son fils. Peu de choses à retenir pourtant, à part de belles images, limite touristiques, de la côte sud du Pacifique.

 

En attendant samedi soir le verdict du jury présidé par Paulo Branco, qui peut totalement nous démentir, un mot sur l’une des plus belles surprises venue de la Piazza Grande: Bachir Lazhar, du Québécois Philippe Falardeau. Une vraie pépite surfant avec légèreté sur de graves problèmes comme le suicide, le système d’éducation ou l’immigration. Bouleversant, délicat, sensible mais sans pathos, il pourrait bien remporter le prix d’un public en larmes après avoir gagné son cœur.  

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