Eh bien voilà, les statistiques sont faites pour être démenties. Contrairement à ce qu’on prétend, le double n’est pas toujours décisif en Coupe Davis. C’est d'ailleurs la deuxième fois que ça rate du côté des Bleus pourtant "phénoménaux" dans l'exercice. Il n’empêche, je suis déçue de leur échec final dans l’enfer de Belgrade, qui a permis à la Serbie de rafler son premier Saladier d'argent. Parce que dans le fond c’est très amusant d’entendre nos chers voisins défaillir en portant frénétiquement leurs chéris aux nues.
Je me demande en réalité comment ces surdoués dans le genre ont réussi à se planter dans leurs deux derniers matches. A en juger par les sornettes des rigolos de la télé, ils faisaient tout juste même quand ils avaient tout faux. Hélas, Monfils a eu beau entrer sur le court avec l’œil du tigre, Amélie Mauresmo dixit, Djoko la panthère ne l’a pas moins bouffé tout cru.
A mon avis, Gaël a négligé de lire les conseils de Tsonga dans L’Equipe sur la manière infaillible à employer pour battre le numéro 3 mondial. A ce propos, il paraît que les Serbes étaient morts de trouille à l’idée que Jo-Wilfried eût pu se pointer dans l’arène dans le but de leur chercher des noises.
Pour le remplacer toutefois, le redoutable Llodra devait jouer les épouvantails avec sa formidable expérience et sa science exceptionnelle de ce genre d’empoignades. Le pauvre n’a pas davantage fait le poids, balayé encore plus cruellement par Viktor Troicki, pas franchement un foudre de guerre jusqu’ici.
A en croire Arnaud Boetsch et compagnie fort marris par la tournure des événements, non seulement la surface n’était pas assez rapide pour ce géant en la matière, mais ce n’était pas le vrai Llodra qui guerroyait dans cette cinquième rencontre décisive. Evidemment, à force de trouver leur compatriote galactique après sa performance à Bercy, nos aficionados du tamis hexagonal n’avaient pas les yeux en face des trous. Alors que s’il était si bon que ça, le brave Mika ne serait pas classé derrière Wawrinka!
Pour ne rien vous cacher, j’avais vraiment l’impression de regarder évoluer les Helvètes face à Novak et ses potes. Sans Federer évidemment. C’est dire si en dépit des gloussements parfois extatiques des comiques de France 2, changeant d’avis à chaque coup de raquette (il n’y a décidément pas un commentateur pour racheter l’autre quelle que soit la chaîne), on était loin du bouleversifiant. Un peu comme le show assez misérable que nous ont offert les skieurs suisses sur les pentes américaines ce week-end, après nous avoir entrouvert les portes du paradis la semaine d’avant.