Et voilà. Je vous l’avais dit, samedi dernier, que je n’y croyais pas à la victoire d’Alinghi avec Bertarelli à la barre. Même si je ne m’attendais pas à une déculottée pareille de notre golden boy des mers. Ce qui rendait plus grotesques les commentaires oiseux du duo comique de la TSR, l’espoir encore chevillé au corps à cinq mètres de l’arrivée pour Oracle!
Ce revers humiliant ne change évidemment pas grand-chose, bien au contraire, à cette compétition rasoir, la plus barbante même de la planète après une course de Formule 1.
A part s’extasier quelques minutes sur la beauté des images, suivre pendant des plombes les évolutions de ces hippopotames géants, plus effarouchés qu’une vierge à la moindre saute de vent ou de vagues, je ne vous raconte pas le puissant somnifère! Et non seulement on s’ennuie à cent sous l’heure, mais ce sont Ernesto et Larry qui touchent le pactole.
Décidément, il ne faut pas manquer d’air pour oser appeler cette guignolerie la 33e Coupe de l’America! Car passer d’une bataille homérique de quatre mois avec douze bateaux à un ridicule combat de coqs de trois jours, voire moins, entre les papas superfriqués de mégatrimaran et de gigacatamaran, ça craint un max.
C’est un peu comme si les deux représentants au sommet de chaque discipline décidaient de s’attribuer un titre de champion en disputant trois épreuves dans leur sport respectif, laissant dédaigneusement les nazes en découdre à l’occasion de rencontres mineures.
Mais je ne sais pas pourquoi je m’énerve autant, dans la mesure où cet affrontement maritime au rabais n’intéresse personne, comparé à la folie qui avait gagné les Helvètes lors des précédentes éditions.
A commencer par les fans de voile estimant que ce n’est pas du sport, juste du business. Et n’hésitant de surcroît pas à déclarer que le côté «honorable» de la Coupe s’est envolé. D’ici à parler d’indécence…
Reste à souhaiter que cette défaite mortifiante d’Alinghi ne va pas peser sur les chances de médailles des Suisses à Vancouver. Parce que là aussi j’émettais des doutes quant au nombre d’icelles. Et je n’étais guère rassurée en entendant les pronostics carrément déments des rigolos du «Café des Sports», qui ne nous en annonçaient pas loin d’une vingtaine.
Après Simon Ammann, réponse ce soir avec Didier Cuche, le guerrier au pouce cassé promis au titre d’éclair des Bugnenets. Au cas où, il n’y aurait franchement rien de très extraordinaire pour celui qui passe, depuis trois ans, pour le meilleur descendeur du monde.