L’affaire était pourtant bien mitonnée à grand renfort de dithyrambes dans des quotidiens et magazines spécialisés français. On imaginait donc des lieux pris d’assaut pour la conférence de presse et une ruée d’enfer sur Johnny. Eh bien dans le genre non-événement on a été servi. Rarement même la salle n’avait été aussi désertée par les critiques. Mortifiant pour la légende du rock, qui n’intéressait que les photographes, pros ou amateurs, et quelques chasseurs d’autographes. Avant la montée des marches, certes…
Rien de très étonnant d’ailleurs à cette indifférence journalistique que laissait présager l’accueil assez mou, sur fond de rires et d’applaudissements moqueurs réservé à «Vengeance» lors de la projection du matin.
On peut s’extasier sur le côté opératique, la chorégraphie ou les ralentis, reste qu’à part quelques scènes de rachat, personnellement, je peine à m’enthousiasmer pour cet opus qui tourne parfois au Grand-Guignol entre deux fusillades éprouvantes pour les nerfs.
Quant à Johnny, même s’il tire encore plus vite que Clint, il a des progrès à faire pour arriver au niveau d’Eastwood dans «Gran Torino», auquel certains ont tendance à le comparer.
Costume, cravate, imper noirs et chemise blanche, petits yeux de serpent enfoncés dans les orbites et peau crocodile façon sac Hermès, il trimballe sa carcasse dans un monde inconnu sans trop piper mot. En plus, le malheureux perd la mémoire. Bref, à l’image du film, il n’est pas terrible, ce Johnny-là. Alors, comme il a envie (fais gaffe Laetitia, il aurait déjà pu tomber amoureux de sa partenaire Michelle Ye) de remettre la compresse avec To dans le remake du Cercle rouge, histoire de ne pas trop s’ennuyer à l’issue de sa dernière tournée, je me demande s’il n’aurait pas intérêt à continuer de chanter. Sous sa douche…
Heureusement, côté film noir, j’ai vu beaucoup mieux...