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  • Grand écran: "Hostiles", un western sous haute tension avec le remarquable Christian Bale

    Hostiles.jpgPendant toute leur vie, ils se sont affrontés. En 1892, après des années de sang versé, le capitaine de cavalerie Joseph Blocker (Christian Bale), ancien héros de guerre devenu gardien de prison, est forcé contre son gré d’escorter Yellow Hawk( Wes Studi), célèbre chef de guerre Cheyenne mourant, sur ses anciennes terres tribales.

    Peu après leur départ du Nouveau-Mexique vers le Montana, ils rencontrent Rosalee Quaid (Rosamund Pike), seule rescapée du massacre de sa famille par les Comanches. Traumatisée, la jeune femme se joint à eux.

    Au cours de leur périlleux périple à travers une Amérique ou règnent vengeance impitoyable et cruauté, les deux hommes, qui n’ont pas épuisé leur réserve de colère et de méfiance, vont pourtant devoir oublier un passé de violence et de haine, lutter contre eux-mêmes et se montrer solidaires. Autrement dit tuer ensemble, pour survivre à l’environnement, aux redoutables tribus qu’ils rencontrent.

    Avec Hostiles, Scott Cooper, à qui l’on doit Crazy Heart, Les brasiers de la colère et Strictly Criminal, nous propose un western en forme d’hommage au martyre des Amérindiens. Lent, sombre, sous haute tension, taiseux, brutal, grave, mélancolique, humaniste, lyrique, il se déroule dans des paysages d’une beauté sauvage. Récit de rédemption, il fait déjà figure de grand classique dans la lignée des Impitoyable, Little Big Man ou Danse avec les loups.

    Une réussite que l’on doit aussi bien sûr aux comédiens. A commencer par le remarquable Christian Bale dans le rôle taillé pour lui de ce revenant amer, austère, meurtri. Un soldat usé par les batailles, hanté par ses actes. A ses côtés, Rosamund Pike et Wes Studi se montrent à la hauteur.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 mars.b

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  • Grand écran: "Ready Player One", l'hommage foisonnant de Spielberg à la culture pop

    player.jpgDeux mois après son ode au journalisme d’investigation dans Pentagone Papers, Steven Spielberg, renouant avec la science-fiction, se déchaîne dans un hymne à la culture pop avec Ready Player One, adapté d’un best-seller d’Ernest Cline publié en 2011.

    Nous sommes en 2045 dans une Amérique ravagée par la pollution, la surpopulation, la crise énergétique, les problèmes politiques. Un univers chaotique, misérable, dont s’échappent des millions de pauvres gens pour se réfugier dans l’OASIS, un gigantesque jeu de réalité virtuelle. Il a été inventé par feu l’excentrique milliardaire James Halliday, un génie de l’informatique incarné par Mark Rylance. Steven Spielberg dit beaucoup s’identifier à ce créateur, le considérant comme le plus proche de sa vie et de sa vérité.

    Avant de mourir, le mogul iconoclaste a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique, dissimulé dans son jeu. C’est parti pour une chasse au trésor planétaire avec l’espoir, pour les candidats, de toucher le jackpot. Parmi eux le jeune joueur prolétaire Wade Watts et l’odieux magnat Nolan Sorrento, rêvant de posséder l’OASIS pour régner sur le monde.

    Multipliant les effets spéciaux, mêlant le virtuel et le réel, l'inventif réalisateur propose un film de SF rétro  à grand spectacle, qui va surtout ravir les geeks et les fans de jeux vidéo. Rendant hommage à la culture des années 80, à ses objets, à ses fétiches, à sa musique et aux films qu’il aime, le cinéaste se livre à une débauche de clins d’œil et de références (la Delorean de Retour vers le futur, le Rubik’s Cube, Akira, King-Kong, Star Wars). Une surabondance qui culmine dans une séquence revisitée du célébrissime Shining de Stanley Kubrick.

    Mais s’il est visuellement foisonnant et spectaculaire, le film pèche par son côté répétitif, son scénario sommaire, son discours politico-économique superficiel, son absence de vrai questionnement sur l’addiction au virtuel, dans la mesure où Spielberg tient à nous rappeler que le jeu c’est bien, mais que la réalité c’est mieux. Enfin, on lui reprochera de mettre en scène des personnages et leurs avatars peu attachants.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 mars.

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  • Grand écran: Isabelle Huppert en feu dans "Madame Hyde"

    hydet.jpgSerge Bozon propose une relecture très libre du célèbre roman de Robert Louis Stevenson, L’Etrange cas du Docteur Jekyll et de Mr Hyde. On en attendait beaucoup dans la mesure où sa Madame Hyde est porté de bout en bout par Isabelle Huppert, qu’il avait déjà dirigée dans Tip top en 2013.

    Toujours excellente, la comédienne avait logiquement remporté le prix d’interprétation au dernier Festival de Locarno. Mais elle ne suffit pas à faire totalement décoller une histoire pourtant prometteuse où, sous couvert de dédoublement de personnalité, de fantastique, d’étrange, d’inquiétant mêlé de poésie, le réalisateur français nous parle de social, d’école, d’éducation, de connaissance, de la manière de la transmettre et de l’alimenter.

    Fragile, timide, maladroite, peu sûre d’elle, au bord de la dépression nerveuse, Mrs Géquil enseigne la physique dans un lycée professionnel de banlieue. Parvenant difficilement à communiquer son savoir, elle est méprisée par ses collègues que son excentricité dérange et tourmentée par des élèves odieux.

    Foudroyée en pleine expérience dans son laboratoire durant une nuit d’orage, Mrs Géquil s’évanouit. En revenant à elle le lendemain matin, elle se sent animée d’une énergie nouvelle qui la métamorphose complètement. Celle de la puissante, dangereuse et incandescente Madame Hyde, dont il lui faudra dès lors maîtriser la lumière et le feu. On retrouve à ses côtés Romain Duris assez irrésistible en proviseur farfelu et José Garcia à contre-emploi en homme au foyer.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 mars.

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