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  • Cinéma: Vive la France!, un délire télé pour un nouveau navet

    20111380[1].jpgL’enthousiasme des animateurs télé, dont notamment celui d’un Ruquier carrément scié et racontant dans "On n'est pas couché" à quel point il avait trouvé hyperdrôle le deuxième film de Michaël Youn, laisse à nouveau pantois.

    Sous Borat hexagonal, bien que son auteur se disant inspiré d’un fait divers arrivé en Italie se défende d’un quelconque emprunt à la pochade de Sacha Baron Cohen, Vive la France!, raconte l’aventure de deux bergers du Taboulistan s’improvisant terroristes. Leur mission: détruire la Tour Eiffel dans le but de faire connaître leur minuscule contrée lointaine. 

    Suite à une grève leur avion atterrit en Corse, d’où une traversée forcée du pays pour rallier Paris. Un périple ridiculement mouvementé, permettant aux deux pieds nickelés Muzafar et Feruz, alias Platini et Noah (vous saisissez la puissance comique j'espère), de découvrir que si la France est belle, elle est malheureusement peuplée de… Français.
     
    Méchant, cynique, politiquement incorrect ? Hélas non. Pathétique, Michaël Youn flanqué d’un José Garcia grotesque accumule,sans les maîtriser, les stéréotypes franchouillards genre irréductibles Gaulois beaufs, racistes et râleurs, les clichés et les gags foireux. Pour livrer une farce laborieuse, bâclée, grossière et indigeste que plombe encore une histoire d’amour entre le réalisateur acteur et sa compagne Isabelle Funaro.  

    To Die Hard: belle journée pour mourir…

    A-Good-Day-to-Die-Hard1[1].jpgL’autre gros navet de la semaine, c’est la cinquième resucée de Die Hard, où le sempiternel flic newyorkais McClane vole au secours de son fils Jack, arrêté à Moscou pour meurtre. Mais il ignore que ce dernier est en réalité un agent de la CIA chargé d’empêcher un vol d’armes atomiques. Et voici, en compagnie de son fiston, le fameux antihéros toujours au mauvais endroit au mauvais moment, embarqué cette fois dans une sale affaire nucléaire, avec la mafia russe aux fesses.

    Overdose de courses poursuites (avec destruction de 132 voitures pendant le tournage), surenchère pyrotechnique, déferlement de cascades et d’effets numériques pour une intrigue en forme de jeu vidéo où se multiplient les erreurs et les incohérences, c'est un véritable pensum. Si l’on ajoute un Bruce Willis en roue libre qui a l'air de s'ennuyer comme un rat mort, on se dit que cette Belle journée pour mourir est surtout un bon moment pour arrêter les frais…

    Films à l'affiche en Suisse romande dès mercredi 20 février.

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  • Federer parachève à Rotterdam la cacade helvétique de Schladming!

    topelement[1].jpgLoin de moi l’idée de chipoter sur les exploits des skieurs français aux championnats du monde de Schladming, vu qu’ils se royaument pour l’instant juste derrière les Etats-Unis et leur redoutable yéti Ted Ligety, avec quatre médailles dont deux en or.

    Ce qui est un poil agaçant toutefois c’est que chacune de leurs breloques, quel que soit son métal, vaut davantage que celles des représentants des autres nations. Par exemple l’extraordinaire, dans le cas de Tessa Worley qui a raflé l’or en géant, c’est qu’elle a en plus réussi la fabuleuse prouesse de gagner les deux manches.

    A en croire les rigolos d’Eurosport, il s’agit évidemment, cette blague, d’un fait extrêmement rare. Et je ne vous raconte pas les mérites absolument hors du commun de la surnaturelle Marion Rolland oscarisée en descente, de l'eceptionnel David Poisson bronzé dans la même discipline et du prodigieux Gauthier de Tessières, cousu d’argent en Super G.  

    Mais il est vrai qu'on aurait entendu pire de la part des comiques de la RTS si d’aventure les nôtres avaient fait pareil. Ce qui ne risquait pas de se produire, bien qu'à chaque début de course Sa Logorrhée Jaton rêve sottement d’un miracle et que l’inénarrable William Besse nous affirme dans son langage châtié qu’on n’est pas à l’abri d’une surprise…

    Bref. Nos tâcherons de la spatule ne suffisant pas à notre malheur, Federer s’est ingénié à parachever la cacade helvétique des neiges au tournoi de Rotterdam. Remarquez c’était couru, nonobstant les déclarations des spécialistes effarés, parlant d’une énorme surprise.

    C’est en effet tout le contraire. Notre gloire nationale, qui avait plus ou moins joué comme un pied dans ses deux matchs précédents en ne cessant de galvauder ses premières balles, s’est logiquement  fait sortir en quarts en deux misérables sets par Benneteau. Sa véritable bête noire sur le circuit en dépit de son modeste 39e rang, n’en déplaise aux prétendus connaisseurs du tamis.

    Le gênant, dans l'histoire, c’est qu’il ne s’agit pas d’un jeune loup aux dents longues, mais d’un contemporain pépère! Toujours est-il qu'en le voyant cavalièrement balader le maestro complètement impuissant dans tous les coins du court, je me demande pourquoi ce brave Julien est si mal classé.

    En tout cas une chose est certaine, Sa Grâce helvétique aurait des leçons à prendre chez Serena Williams qui, après avoir également perdu la première manche, les a elle vigoureusement retroussées pour enlever magistralement les deux suivantes et remonter sur le trône. Redevenant ainsi numéro un mondiale et accessoirement la plus âgée de l’histoire avec ses 31 ans et quatre mois. Pas de doute, ça, c’est une championne!

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  • Cinéma: "Flight", "Les Misérables", "Héritage"

    film-flight-570[1].jpgAprès trois longs métrages d’animation qui lui ont pris une douzaine d’années, Robert Zemeckis, notamment oscarisé pour Forrest Gump en 1995, opère un grand retour aux prises de vue réelles avec des acteurs en chair et en os. Fasciné par le gros potentiel dramatique du scénario de John Gatins, tiré d’un accident survenu en Alaska en 2001, il raconte dans Flight l’histoire de Whip Whitaker. Pilote de ligne hors pair, il réussit  miraculeusement à poser son avion  dans  un champ après un accident en plein ciel.

    Seuls six morts sont à déplorer sur un total de 102 personnes à bord. Un exploit qui fait  naturellement de Whip un héros traqué par les médias. Mais l’enquête qui suit le crash provoque  de nombreuses interrogations sur ce qui s’est réellement passé à bord du vol  227. Soupçonné d’alcoolisme, Whip se voit soudain mis au ban de la société. En dépit de ses affirmations, relayées par l’Administration fédérale de l’aviation américaine, selon lesquelles personne d’autre que lui n’aurait pu faire atterrir l'appareil. 

    Portant sur ses épaules l’opus, à la fois film catastrophe, de procès et drame intimiste, Denzel Washington se glisse avec talent dans la peau de ce pilote écorché vif, héros et loser, dépendant à l’alcool et à la coke, naviguant entre orgueil, démesure et autodestruction. L’avocat de Philadelphia est évidemment nommé à l’Oscar du meilleur acteur qu’il avait d’ailleurs déjà obtenu en 2002, pour son rôle dans Training Day.

     De son côté l’efficace Robert Zemeckis propose quelques magistrales scènes d’action,  dont l’incroyable retournement de l’appareil sur le dos avant l’impressionnant écrasement au sol.  Dommage pourtant que l’œuvre ne tienne pas toutes ses promesses dans une deuxième partie. Centrée sur le portrait psychologique du personnage et sa rencontre avec une junkie, elle nous emmène vers un inévitable dénouement  moralisateur.   

    Tom Hooper revisite Les Misérables 

    20364091.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgS’inspirant de la comédie musicale Les Misérables, à ce jour celle qui a enregistré le plus grand nombre de spectateurs dans le monde, Tom Hooper livre une énième version cinématographique du chef d’œuvre de Victor Hugo. Albert Capellani s’y était déjà attelé en 2912, suivi par Raymond Bernard, auteur d’une trilogie en 1933. En 1957 c’est Jean-Paul Le Chanois qui s’y colle (Jean Gabin jouant Jean Valjean), puis Robert Hossein en 1982. Claude Lelouch s’attaque au mythe en 1995 et Bille August trois ans plus tard. 

    Au tour de Tom Hooper ( l’excellent auteur de Le discours d’un roi) de se laisser happer par la poignante histoire du célèbre écrivain français. Ne lésinant pas sur le casting, il s’est offert  Hugh Jackman, Russel Crowe, Anne Hathaway, Amanda Seyfried ou encore Helena Bonham Carter, qui ont en plus interprété les chansons en direct sur le tournage. Une performance  vocale (si l’on excepte celle de Russel Crowe) qui, ajoutée au côté spectaculaire de l’œuvre lui vaut d’être nommée dans huit catégories aux Oscars, dont celle du meilleur film, après avoir décroché le Golden Globe de la comédie musicale.  

    Logique, on adore ça dans la Mecque de la pellicule. Voilà qui ne nous laisse pas moins songeur lorsqu’on découvre les tribulations hollywoodiennes du héros hugolien, forçat évadé devenu maire d’une petite ville, sauveur de la pauvre Fantine, père adoptif de sa fille Cosette et poursuivi par l’implacable Javert. Le tout sur fond d’insurrection républicaine de juin 1832. Bref on est loin de l’ampleur épique et du réalisme subtil du roman.  

    Du coup, on peine à se passionner pour le destin tragique des personnages au fil d’un interminable récit de 2h 30 qui s’embourbe à l’image d’un Jean Valjean enchaîné, rampant misérablement dans la fange. Autrement dit,  à quelques exceptions près, ce show se révèle kitsch, mièvre  et bondieusard.De quoi faire se retourner plus souvent qu’à son tour le grand Victor Hugo dans sa tombe.  Ou, comme on peut le lire chez un critique de Marianne : Si Jean Valjean avait su qu’il tomberait un jour entre les griffes de Tom Hooper, il serait sans doute resté au bagne… ». Dur, mais pas faux. 

    Héritage, portrait de famille

    HD-121206171813-1012_hd_Heritage[1].jpgScénariste, comédienne (La fiancée syrienne, Les citronniers, Munich), Hiam Abbass passe derrière la caméra pour un premier long-métrage où elle nous plonge au cœur d’une famille palestinenne de Galilée, à la frontière libanaise. Entre la célébration d’un mariage et la mort du patriarche, ses membres se rassemblent, alors que la guerre menace.   

    Dans ce film choral, Hiam Abbas mêle générations, modernité et tradition, petits secrets et grands tourments, sur fond d’histoire et de politique. Avec comme élément central  le choc des cultures. Il est symbolisé par la fille cadette Hajar ( magnifique Hafsia Herzi) que son père a envoyée faire des études à Haïfa.

    Décidée à conquérir sa liberté, amoureuse de son jeune professeur de dessin anglais (photo), elle n’a pas l’intention de se couler dans le moule en épousant son cousin Ali. Inutile de dire que ses velléités d’indépendance passent mal dans cette société patriarcale, mais n’en révèlent pas moins amours interdites, intrigues et compromissions au sein du microcosme.

    Une fresque familiale pleine de chaleur et d’énergie, mais dont la complexité foisonnante nuit à la maîtrise. Elle est en revanche servie par de très bons acteurs.

    Films à l’affiche dans les salles romandes depuis mercredi 13 février.

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