Evidemment, on évoque l’année du Grand Chelem pour Federer après son nouveau triomphe à Melbourne. Lui affirme en revanche que ce n’est pas son but premier. Ni d’ailleurs de tenir au sommet de la hiérarchie plus longtemps que Pete Sampras. Du coup, s’il n’est plus accro aux records, je me demande ce qui l’empêche, à part son petit confort égoïste, de jouer la Coupe Davis. Là franchement je le trouve d’un décevant, le mythe!
Bref. Pour en revenir à ses éventuelles futures victoires, elles ne seront pas toujours aussi faciles à décrocher que sur le Central australien. Car dans le fond, il avait tout du tournoi de filles côté garçons, cet Open chez les kangourous. Et encore est-ce carrément injurieux envers les dames, Serena Williams ayant éprouvé infiniment plus de peine à empocher son douzième titre que Sa Grâce le seizième.
La preuve. Une vague alerte au premier tour contre Andreev, une autre un poil plus sérieuse en quarts face à Davydenko, avant que le métronome russe ne se dérègle fort opportunément. Si j’ajoute un top 5 décapité avec Nadal et Djokovic prématurément hors service, la conclusion s’impose: la légende n’a pas vraiment dû forcer son talent pour enlever le morceau.
Particulièrement face à Andy Murray. Quand je pense que je m’en faisais une montagne, de l’Ecossais!
Loin de l’Everest hélas, la belette, déjà victime du syndrome Roddick, a piteusement regagné son terrier, à l’issue d’une rencontre qui s’est en somme résumée à un tie-break. Haletant certes, mais cela reste bien court pour parler d’une finale de rêve. En entendant le maestro clamer tous azimuts, de concert avec des experts handicapés de la rétine, qu’il a produit le match de sa vie, c’est dire mes inquiétudes.
Pas autant, je l’admets, qu’à l’égard des Helvètes aux JO de Vancouver. Même s’ils se déplacent en masse au Canada. Cent quarante-six. Il n’y en a jamais eu autant. Comme si la quantité remplaçait la qualité. Il suffit pourtant de se référer aux derniers résultats de certains de nos cadors des neiges, pour ne pas avoir l’espoir trop chevillé au corps!
Les pontes de Swiss Ski n'en tablent pas moins sur une douzaine de médailles, sinon davantage. Mais j’y crois aussi peu qu’à la possibilité du Grand Chelem pour «Rodgeur», aux chances des Aigles de McSornette de gagner le championnat, voire à celles d’Alinghi de remporter son duel contre Oracle dès lundi à Valence, avec le bel Ernesto Bertarelli à la barre…