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Grand écran. "Reas", utopie queer dans un pénitencier désaffecté de Buenos Aires

De profils très différents, elles s’appellent Yoseli,  Nacho, Carla ou Estefy. On les découvre dans Reas, une docufiction en forme de comédie musicale signée de la réalisatrice argentine Lola Arias. Devant sa caméra, d’anciennes détenues cis, lesbiennes ou trans rejouent leur incarcération. Elles se racontent à la première personne dans un pénitencier désaffecté de Buenos Aires, où étaient enfermés les prisonniers politiques sous la dictature du général Videla de 1976 à 1983. 
 
L’action se déroule entre l’arrivée et le départ de Yoseli, condamnée à quatre ans et demi suite à son arrestation pour transport de drogue dans sa valise. Après une première scène humiliante, les matones la forçant à se dénuder presque entièrement, la jeune femme traîne son matelas jusqu’à sa cellule. Elle y retrouve sa co-détenue, qui  lui explique aussitôt les règles. Elles consistent en quelques mots : partage, soutien, solidarité. Et on n’y coupe pas. Dans la cour, Yoseli rencontre Nacho, un homme trans, leader du groupe rock «Hors de contrôle», ainsi que d’autres femmes. Question partage, la nouvelle a vite compris. Son paquet de cigarettes y passe...
 
Reconstitutions scéniques
 
A partir de là, le décor est planté et on assiste à des reconstitutions scéniques symboliques où les protagonistes se dévoilent: répétitions pour un concert, inspection des cachots, queue pour un coup de fil, demande de liberté conditionnelle refusée, séance de gymnastique, défilé de mode impliquant même les gardiennes. Et, point culminant, un mariage. À l’exception d’un rappel à la violence (l’envoi au mitard de Nacho, sadiquement passé à tabac), ces diverses activités sont prétextes au chant et à la danse, illustrant  le rêve d’un avenir meilleur.

Plutôt kitsch, un rien confus dans son récit, Reas, interprété par des non professionnelles, a parfois des allures de patronage. Il ne demeure pas moins un objet singulier, Lola Arias installant un dispositif aussi original qu’intrigant. 

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 février.

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