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Grand écran: "A Complete Unknown", quatre ans de la vie de Dylan, avec un Timothée Chalamet bluffant

Parti de son Minnesota natal, un parfait inconnu de 19 ans débarque à Manhattan, dans West Village, le 16 janvier 1961, sa guitare à la main, son sac sur le dos. Il s’appelle Bob Dylan et il est venu voir son idole, la légende du folk Woody Guthrie (Scoot McNairy) lourdement handicapé par la maladie de Huntington .
 
Au chevet du chanteur, un autre grand du genre, Pete Seeger (Edward Norton). Immédiatement fasciné par la chanson que Dylan a composée pour Woody, il décide d’héberger ce jeune homme sans argent, sans logement, et le présente à la scène folk newyorkaise.  
 
 Et c’est parti pour les quatre années où s’est construit le mythe de l’artiste, qui changé le cours de la musique et de la culture américaines. Sinon mondiales. De sa rencontre avec Guthrie jusqu’à sa rébellion électrique au Festival de Newport, en 1965. Symbolisant le fait qu’il chante comme il veut, ce qu’il veut.
 
Un atout majeur

Entre les deux, des épisodes marquants musicaux ou personnels plus ou moins anachroniques ou fidèles à la réalité. Son histoire d’amour avec Sylvie, en fait Suze Rotolo (Elle Fanning), sa relation tumultueuse avec Joan Baez (Monica Barbaro), sa frénésie de compositions. .Et bien sûr ce passage de l’anonymat à l’ascension fulgurante (dont il a rapidement mesuré les inconvénients), au son de Blowin’ In The Wind, The Times They  Are A-Changin', ou Masters Of War. Le tout sur fond de lutte pour les droits civiques et la crise des missiles de Cuba. Le biopic livrant ainsi également un portrait politico-social de l’Amérique des années 60
 
Atout majeur du film signé James Mangold, libre adaptation du livre Dylan Goes Electric d’Eljah Wald paru en 2015,  Timothée Chalamet, presque plus Dylan que nature. Bluffant par l’intensité de son travail vocal (il a appris à jouer de l’harmonica et de la guitare), chantant en live, il livre une formidable prestation. Il n’incarne pas, il « est « Dylan », captant en évitant la caricature, l'essence et la complexité de son personnage, sa posture, sa gestuelle, sa voix éraillée. 

Il y a de l’Oscar dans l’air pour Timothée Chalamet, qui s’immerge et nous immerge dans l’univers du génie de la chanson, certes célébré  pour son talent, mais également montré à l'occasion comme un personnage peu généreux, arrogant, ou provocateur. Donnant tout à la musique, peu à ses amis ou ses amours. Un film à ne pas manquer. 

A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 28 janvier.

 

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