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Grand écran: "Jouer avec le feu" met un père de gauche face à la dérive ultradroite de son fils. Avec Vincent Lindon

Cheminot, Pierre (Vincent Lindon) s’est investi pendant de longues années dans les combats syndicaux. Mais après la mort de sa femme il s’est donné une autre mission, élever ses fils, devenus sa priorité. L'harmonie règne à la maison. On rigole, on se balance des vannes. En véritable papa poule, Pierre prépare le petit-déjeuner, lave le linge,  emmène ses gamins aux matches de foot. Bref il veille  jalousement à leur bienêtre, tout en leur inculquant ses valeurs humanistes de gauche.. .  

Il n’a pas à s’en faire au sujet du cadet, Louis (Stefan Crepon), un garçon sérieux qui fait son bonheur et sa fierté, accaparé par ses études et rêvant d’intégrer la Sorbonne. Au contraire il remarque un changement chez son aîné Fus (Benjamin Voisin). Un peu jaloux du «petit prince», il se cherche, fréquente des potes louches. Son comportement commence à inquiéter Pierre, dont les soucis augmentent, lorsque qu'il apprend par un collègue que Fus traîne avec des extrémistes de droite, piétinant tout ce qu'il avait cru lui lui apprendre. . 

Adapté du roman Ce qu'il faut de nuit, de Laurent Petitmangin, prix Femina des lycéens en 2020, Jouer avec le feu est signé de Delphine et Muriel Coulain, toujours intéressées par les soubresauts sociaux. Dans leur troisième long métrage,  après 17 filles et Voir du pays, elles nous plongent dans un environnement  presque exclusivement masculin, en racontant l’histoire de ce père totalement désarçonné, oscillant entre incompréhension et colère face à la dérive d’un fils. Malgré tout, il tente ce qu’il peut, pour l'arracher à l‘emprise toxique de ses nouveaux copains. En vain, Fus est déjà allé trop loin pour être sauvé… 

Les deux réalisatrices posent la question de l’inconditionnalité ou non de l’amour paternel, de la possibilité de pardonner ou non l’impardonnable. Tout en explorant la fracture qui mine la société française à travers la personnalité contraire des deux frères, l’un symbolisant la réussite qui le tire vers le haut et l’autre l’échec qui le pousse toujours plus bas, vers la violence et la haine.    

Benjamin Voisin et Stefan Crepon les incarnent avec talent, aux côtés de Vincent Lindon. Qui enfile   une fois de plus l’inévitable costume de l’ouvrier. Même moins impliqué dans l’action, le comédien surfe sans surprise sur le même registre. Une absence de surprise qui ne lui a pas nui, bien au contraire, vu qu’il a été sacré meilleur acteur à la dernière Mostra de Venise. On ne change pas une recette gagnante! 

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi  22 janvier. 

Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine 0 commentaire 0 commentaire

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