Le climat s’emballe. La France est touchée par la sécheresse.. Plus d’électricité, plus d’eau plus d’internet, plus rien. C’est la crise, l’apocalypse en milieu urbain, avec l’effondrement de l’économie. Plus de compte en banque pour Stanislas, richissime trader parisien (Michaël Youn), que sa femme Sophie (Barbara Schulz) convainc d’aller se réfugier avec leur fils à la campagne chez Patrick (Eric Elmosnino), un agriculteur dont Stanislas vient d’acheter la ferme dans un but spéculatif.
La famille quitte donc la ville à vélo pour le Morvan, un parcours périlleux semé d’embûches. Mais ils sont très mal reçus par Patrick, ours mal léché et sa femme (Valérie Bonneton) guère plus avenante. Sans oublier le grand-père sénile incarné par François Berléand. Pas question qu’ils cèdent leurs terres à ces Parigots. S’ils restent, ils vont devoir apprendre à vivre ensemble malgré tout ce qui les oppose et se retrousser les manches pour gagner leur pain.
Mais il faudra bien s’accommoder de cette promiscuité forcée dans une atmosphère chaotique où tout est inversé, réinventer les codes d’un nouveau monde. Leur survie en dépend Et c’est ainsi que ces deux familles si dissemblables vont développer des capacités d'adaptation insoupçonnées, redécouvrir le troc et le bon sens paysan. Le tout sur fond d’entraide, de solidarité de fraternité.
C’est le monde à l’envers, adapté de son roman homonyme, est signé Nicolas Vanier, Passionné par le Grand Nord qu’il a parcouru lors de nombreuses expéditions, le réalisateur est un ambassadeur de la nature, qui ne cesse de communiquer son amour pour elle et de partager ses merveilles. Partisan d’un discours optimiste, Nicolas Vanier souhaite partager sa vision concrète, positive de l’écologie et du développement durable.
On retrouve ses valeurs dans C’est le monde à l’envers, son dernier long métrage engagé, en forme de comédie à la fois dystopique et joyeuse. Mais s’il nous accroche avec une première partie plutôt enlevée, il nous perd au fll d’un scénario simpliste et convenu. Certes il évite le piège des gentils paysans, mais moins celui du cliché et de la caricature. Dans ce tableau idéalisé, Eric Elmosnino en fait trop en grincheux, François Berléand en gâteux et Yannick Noah en bienveillant soixante-huitard écolo.
Récemment rencontré à Genève, Nicolas Vanier nous en dit plus sur ce film qui traduit ses inquiétudes et ses espérances sr le réchauffement climatique. «Elles se basent sur des constatations dans les pays « d’en-haut » que j’ai traversés avec toutes sortes de moyens. L’évolution est dramatique». En même temps, le cinéaste n’aime pas trop le terme de militant écolo. «Je préfère parler de solutions et de bonheur possibles. J’essaye d’agir» .
Comme dans votre film, à la fois joyeux dans la forme et essentiel dans le fond, qui est un écotournage.
En effet, je n’ai pas eu recours au fossile. Dans tous les domaines, toute la mise en place, la régie, les voitures, les transports, les costumes, l’eau, la nourriture. Que des produits frais à la cantine, pas de libre-service. Depuis mon premier film, j’ai pris conscience de l’importance de ce moyen de procéder.
C’est pour cette raison que l’ouverture est courte, avec les écrans géants et le numérique partout.
Je tenais à ce que la plus grande partie soit consacrée au partage, à la solidarité suite aux situations cocasses et totalement imprévues dans lesquelles se retrouve ce trader, complètement démuni avec 50 millions sur son compte! Comment faire lorsqu’on a l’habitude de presser sur un bouton… Et que tout d’un coup, on pourrait tuer pour un verre d’eau.
Quelques mots sur les comédiens. Tout d’abord Eric Elmosnino. A-t-il été facile à convaincre ?
Très, dans la mesure où c’est mon ami. Mais en réalité, je n’ai pas cherché à convaincre. Si quelqu’un n’est pas passionné par un rôle, je lui dis d’aller ailleurs.-J’avais envie d’un casting cocasse, avec des gens qui aiment travailler l’humour. D’où par exemple le choix de François Berléand. J’adore ce ersonnage, la façon dont li évoque le vieillissement.
Et Yannick Noah ? Un peu surprenant de le trouver là, non ?
Ah alors avec lui, l’engagement fut immédiat. Je ne le connaissais pas personnellement, mais c’était un beau cadeau pour le film.
«C’est le monde à l’envers», à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 16 octobre.