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Festival de Cannes: Virginie Efira sous l'emprise de Melvil Poupaud dans "L'amour et les forêts".

Proposé à Cannes première, « L’amour et les forêts » est l’un des très bons films de la sélection officielle. Signé Valérie Donzelli, il est librement adapté du roman éponyme d’Eric Reinhardt, qui a écrit le scénario avec Audrey Diwan, Lion d’or à Venise pour « L’événement » en 2001, et dont on reconnaît la patte. 

Le film raconte l’histoire de Blanche (Virginie Efira), une adorable et souriante enseignante. Sortie d’une rupture, elle n’a pas très envie de se lancer dans une nouvelle aventure. Mais, lors d’une fête à Caen, en Normandie, elle rencontre le séduisant Grégoire Lamoureux (Melvil Poupaud) et tombe très vite sous le charme de cet homme, qui la drague avec esprit et humour. C’est réciproque. Leur complicité est même si immédiate qu’ils n’en reviennent pas, ne se quittent plus et s’abandonnent à leur passion, se livrant à de torrides ébats sexuels.

Le conte de fées vire à l'enfer

Un vrai conte de fées. Mais bientôt tout bascule et la relation devient toxique, lorsque Grégoire, révélant son côté possessif et maladivement jaloux, se met à isoler Blanche de sa famille, de ses proches, de ses amis. Et, sous un fallacieux prétexte, décide de quitter Caen pour Metz.   

Désormais, pour Blanche, c’est l’enfer. A l’enfermement succèdent le contrôle permanent de ses activités, les interrogatoires incessants, la violence physique et psychologique.  De plus en plus perdue, Blanche ne comprend pas ce qui lui arrive et se montre incapable de s’en sortir, la honte qu’elle commence à éprouver l’empêchant de se confier. 

Ce drame intimiste en forme de polar à suspense sous tension extrême est servi par une mise en scène efficace. Valérie Donzelli explore avec une rare justesse les mécanismes de l’emprise et des sentiments ambigus qu’elle provoque, de la manipulation conduisant à un engrenage maléfique dont Grégoire, se confondant constamment en plates excuses, rend Blanche responsable.

Virginie Efira juste et intense dans le rôle de cette femme prise au piège, Melvil Poupaud aussi fascinant que glaçant en redoutable pervers narcissique forment un duo parfait, contribuant magnifiquement à la réussite de l’œuvre.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 mai.     

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