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Festival de Cannes: "Benedetta", sulfureux thriller érotico-clérical du provocateur Verhoeven. Virginie Efira sublime

Il était attendu sur la Croisette comme le messie! Cinq ans après « Elle », Paul Verhoeven, revient avec « Benedetta », une adaptation de Sœur Benedetta entre sainte et lesbienne de Judith C.Brown, spécialiste de la Renaissance italienne et de l’histoire de la sexualité. Tout en faisant la distinction entre le sacré et le profane, il suit le vrai parcours d’une nonne lesbienne, autoproclamée « fiancée du Christ », mais condamnée à 35 ans de réclusion pour fraude et immoralité.  

Ayant reçu les stigmates, Benedetta Carlini (Virginie Efira divine) a rejoint très jeune le couvent de Pescia en Toscane, alors que la peste ravage l’Italie au 17e siècle. Hantée, tourmentée par des visions religieuses et érotiques, elle sème le trouble dans la communauté, déchirée entre sa foi et son aventure avec l’effrontée Bartolomea, une jeune novice pauvre et maltraitée depuis son enfance, dont elle tombe amoureuse.  

Le réalisateur adore bousculer son monde 

Nul doute que cette sulfureuse comédie en soutane à la fois féministe, politique et ludique, en salle dès aujourd’hui dans les salles, va diviser les festivaliers. Comme chaque film de Paul Verhoeven, qui adore bousculer et interpeller les spectateurs pour les faire réfléchir et se remettre en question. 

Toujours aussi iconoclaste et inspiré, le Néerlandais de 82
ans propose un thriller audacieux, provocateur, subversif, mêlant sexualité, religion, violence et ambition humaine. S’attaquant aux tabous, l’auteur dénonce l’hypocrisie et la corruption de l’Eglise sur fond de mysticisme, de désir, d’interdit sexuel, de sacrifice, ne craignant pas l’humour, l’excès sinon le grotesque, dans des scènes oniriques outrancières.

Virginie Efira se livre corps et âme

Complexe, ambiguë, exaltée, prophétesse, mythomane ou manipulatrice sur laquelle plane le mystère, Virginie Efira pleine de grâce est sublime dans ce rôle charnel casse-gueule. Elle donne tout à Benedetta, qui imagine coucher avec des clones du Christ, livrant son âme et son corps qui va jusqu’à se transformer en arme de destruction pour mieux choquer les tartufes. A ses côtés on retrouve Charlotte Rampling, excellente en mère supérieure sévère, coincée, l’air détaché mais méfiante face à cette Benedetta capable de miracles. Ainsi que Lambert Wilson, tout aussi parfait en prévost véreux.

A l’affiche dans les salles de Suisse dès le 9 juillet.

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