Pour la deuxième année consécutive, le coronavirus empêche le FIFDH de se dérouler physiquement. Mais loin de se poser en victime dans cette crise qui bouleverse tout, le festival, événement international le plus important consacré au cinéma et aux droits humains, a choisi de se réinventer, tout en restant fidèle ä sa mission : expérimenter, débattre, fédérer.
Du 5 au 14 mars, il propose une 19e édition en ligne adaptée aux conditions sanitaires, dédiée à Soltan Achilova, photojournaliste et reporter indépendante basée à Achgabat, capitale du Turkménistan. Riche de 29 films, documentaires, fictions, grands reportages (dont 23 en compétition) , elle réunira les voix de cinéastes, activistes, artistes, journalistes , experts et diplomates , qui confronteront leurs points de vues avec le public.
A voir et à écouter
La directrice Isabelle Gattiker et ses collaborateurs ont ainsi concocté un vaste programme à destination de tous les publics, avec une sélection des films à voir en VOD, 17 débats retransmis en directs, 16 heures de contenus vidéo et audio originaux, une émission de radio quotidienne et de nombreuses interventions de personnalités . Parmi celles-ci l’infatigable militante Angela Davis, l’écrivaine indienne Arundhati Roy, le metteur en scène suisse Milo Rau, le compositeur Max Richter, l’artiste chinois Ai Weiwei, le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov la cofondatrice de Black Lives Matter, Patrisse Cullors et l’auteur français Alain Damasio.
La Grande Traversée
Alors qu’une nouvelle section Paroles d’activistes a été créée sous forme de témoignages vidéo, le cru 2021 donne le coup d’envoi à une Grande traversée sur les femmes dans l’espace public. Pendant douze mois, ce cheminement de Kinghasa ä Genève fera écho aux importants rendez-vous féministes de l’année, en proposant des contenus multimédias disponibles sur le site du festival. Cet itinéraire culminera lors de la vingtième édition en 2022.
Face à la fermeture des lieux culturels, le Festival, non content de se déployer sur les écrans et les ondes, investit aussi des rues genevoises. Le 6 mars, un immense drapeau de la taille d’un immeuble de 10 étages We Are Watching, les yeux du monde sur l’action climatique, de Dan Archer trônera sur la plaine de Plainpalais. Dès le 8 mars, la graffeuse sénégalaise Zeinixx et deux artistes locales Amikal et Nadia Seika proposent une fresque géante, dans le cadre de la Semaine de l`égalité. De leur côté, les gares du Leman Express exposent BLKNWS, une création d l’artiste américain Kahlil Joseph, présenté dans le cadre de Mire, un projet du Fonds cantonal d’art contemporain.
Parmi les grands rendez-vous, à noter celui du vendredi 5 mars. Un an après le premier décès suisse lié à la covid 19, le conseiller fédéral Alain Berset, notamment responsable de la santé, débattra de la pertinence des mesures prises pour préserver la santé publique au regard de leur impact sur notre vie en société. Il reviendra sur le traumatisme que représente la pandémie, son impact sur le système de santé, l’économie, les relations entre individus. Il évoquera aussi l’avenir et les espoirs d’une sortie de crise grâce à la vaccination.
Infos pratiques
Comme dans un vrai cinéma, les places sont limitées. La billetterie en ligne est ouverte depuis le 23 février sur www.fifdh.org Tous les films sont disponibles sur la plateforme pendant toute la durée du festival, du 5 mars à 00h01 au 14 mars 2021 à 23h59. Tarifs Pass Festival : CHF 50.00. Billet pour une séance unique : CHF 6.00 à CHF 10.00. Contact du 5 au 14 mars 2021, de 9h à 22h : +41 22 809 69 09. Les séances sont suivies d'entretiens vidéo et audio avec les cinéastes. Vous pouvez voter pour vos films préférés de la sélection officielle.