Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Festival de Cannes: Palme d'or au Japonais Kore-eda. Une autre, spéciale, a été créée pour Godard

Festival-de-Cannes-2018-la-Palme-d-Or-remise-a-Hirokazu-Kore-eda-pour-Une-affaire-de-famille.jpgAu terme d'une cérémonie de clôture emmenée par Edouard Baer, le jury présidé par Cate Blanchett a rendu un verdict mêlant le banal au curieux. La Palme d’or de cette 71e édition féministo-politico-sociale a ainsi été remise à Une affaire de famille de Hirokazu Kore-Eda, qui n'atteint franchement pas des sommets dans l'oeuvre du Japonais. Le film raconte l’histoire d’une famille vivotant en volant dans les magasins et recueillant une fillette maltraitée. 

Saluant "un artiste qui fait avancer le cinéma, qui a repoussé les limites, qui cherche sans arrêt à définir et redéfinir le cinéma", Cate Blanchett vêtue d’une spectaculaire robe noire avec un grand nœud rouge dans le dos, a par ailleurs décerné une Palme d’or aussi spéciale que surprenante à Jean-Luc Godard pour Le livre d’image, un montage fascinant d’archives, d’extraits de films, de photos, de reportages télévisés, de fragments textuels ou musicaux.

Le Grand prix du jury est allé, un vrai plaisir, à Spike Lee, auteur du décoiffant BlaKkKlansman, charge cinglante d’un humour férocement militant contre le racisme, l'extrême droite et le président Donald Trump. Le film est basé sur l’histoire véridique d’un policier afro-américain de Colorado Springs qui avait infiltré le Ku Klux Klan avec un collègue juif au début des années 70. John David Washington et Adam Driver se révèlent irrésistibles. 

Contrairement à ce qui se profilait comme une Palme annoncée, la Libanaise Nadine Labaki a dû se contenter, tant mieux, du prix du jury pour Capharnaüm, mélo tire-larmes brassant toutes les thématiques du moment, enfance maltraitée, sans-papiers, migrants en suivant un gamin des faubourgs de Beyrouth, génialement interprété au demeurant.

Le choc Asia Argento et le show Benigni 

Avant de donner le prix d’interprétation féminine, l’actrice italienne s'est lancée dans une déclaration véhémente. «En 1997, j’ai été violée par Harvey Weinstein Ce festival était sa chasse gardée. (...) Il ne sera plus le bienvenu  à Cannes ». La suite est inexplicable. C’est en effet la gémissante et fade Kazakhe Samal Yeslyamova qui a été sacrée meilleure actrice dans Ayka du Russe Sergey Dvortsevoy, le film le plus assommant de la compétition.

Quant à Roberto Benigni, il a refait le show d’il y a 20 ans, où il avait serré dans ses bras Martin Scorsese après avoir remporté le Grand Prix pour La vie est belle. Il a ensuite remis celui d’interprétation masculine à Marcello Fonte, très convaincant lui en revanche, pour son rôle de toiletteur pour chiens concoctant une vengeance féroce dans Dogman, de l'Italien Matteo Garrone.

Le Polonais Pawel Pawlikowski a décroché le prix de la mise en scène pour Cold War tandis que celui du scénario récompensait ex-aequo à Alice Rohrwacher pour l'attachant Heureux comme Lazzare et à Jafar Panahi pour le fastidieux 3 visages. Cate Blanchett a rendu hommage à l’Iranien interdit de Croisette, ainsi qu'au Russe Kirill Serebrennikov, dont le film Leto, plébiscité par la critique, n’a toutefois pas plu au jury. 

C’est l’occasion de regretter l’absence au palmarès de notre préféré, Burning, du Sud -Coréen Lee Chang-dong. Ce superbe thriller lent et contemplatif explore des sentiments passionnels et pervers sur fond de jalousie, de rivalité et de différences de classe. Quant aux Français, ils ont tous été ignorés. Logique pour le calamiteux métrage d’Eva Husson Les filles du soleil. Mais dommage, en ce qui concerne Stéphane Brizé évoquant dans En guerre le combat des ouvriers pour sauver leur usine et pour Christophe Honoré qui nous a bouleversé avec Plaire, aimer et courir vite, poignante romance gay.

000_14v2v7.jpgLa caméra d’or à Girl

Girl de Lukas Dhont, déjà lauréat de la Queer Palm, a raflé la Caméra d'or distinguant le meilleur premier long-métrage. Un excellent choix du jury présidé par la Suissesse Ursula Meir pour cette œuvre sensible, subtile, pleine de grâce et d’émotion sur un garçon transgenre qui veut devenir ballerine. Et qui se lance à la fois dans l’apprentissage de la danse, art d’une rare exigence et le parcours hors norme du changement de sexe. Formidable, son acteur Victor Polster (photo), est de son côté reparti avec le prix d’interprétation dans Un Certain Regard.

Lien permanent Catégories : Cannes dans Chassé-Croisette

Les commentaires sont fermés.