La planète tennis est un nid de phénix. Après Federer, qui nous a fait le coup à plusieurs reprises ces dernières années, c’est Nadal aussi prématurément jeté aux orties que l’illustre Rodgeur par les experts de la petite balle blanche vu son tas de plumes égarée dans ses sept premiers tournois de l’année, qui semble à son tour complètement rené de ses cendres.
La résurrection a eu lieu à Monte-Carlo où le matador ibère a profité d'un Djoko le vampire exsangue pour décrocher la timbale au nez et à la barbe du taurillon Monfils, vacillant dangereusement sur ses cannes au troisième set.
De plus en plus à l’aise sur son ocre, l’ogre poursuit sa redoutable moisson et pourrait bien encore s’adjuger les oreilles et la queue à Barcelone. Toutefois, sans vouloir chipoter sur sa résolue marche en avant, je me permettrai un petit bémol sur la voracité retrouvée du cannibale qui donne à nouveau des vapeurs aux spécialistes.
Il n’est en effet pas spécialement étonnant de le voir rallier le dernier carré dans un tournoi où, à part la deuxième tête de série Kei Nishikori, rencontrable seulement en finale, son adversaire le plus proche, le Français Benoît Paire, ne figure même pas dans les vingt premiers de classement. Donc attendons quand même les Masters de Madrid et Rome pour parier sur les chances du pitbull de passer devant la meute et pour tenter de caresser d’un peu plus près les mollets du Serbe de ses crocs acérés.
A part ça, si Nadal refait le bonheur de l’oncle Toni, à qui il a été bien inspiré de rester fidèle en dépit de ceux qui lui conseillaient de se chercher un mentor davantage à la coule, il y en a un qui doit plonger son coach dans le désespoir. Fabio Fognini. Parce que voir son poulain balancer de tels coups d'anthologie pour se retrouver bêtement à terre en deux sets a de quoi vous filer un sacré blues!