Décidément ils se sont tous décarcassés pour offrir à Wawrinka son premier Grand Chelem. Après Pospisil forfait, Djokovic pas vraiment en super forme et Berdych toujours aussi psychologiquement instable, Nadal y a mis du sien à son tour pour que cette Coupe tant convoitée n’échappe pas à Stan The Man, en se bousillant le dos au début du second set.
D’ordinaire on prétend qu’il n`y a rien de plus dangereux qu’une bête blessée. Le courageux Rafa a failli donner raison au dicton en refusant d’abandonner le combat et en remportant même le troisième au nez et à la barbe d’Iron Stan, qui se mettait soudain à trembloter des gambettes. Mais il s’est bien repris, comment faire autrement me rétorquerez-vous en l’occurrence, pour s’adjuger les oreilles et la queue d’El toro à genou dans l’arène.
Mais une victoire est une victoire, même si à vaincre sans péril, on triomphe dans gloire… Les experts de la petite balle jaune, particulièrement helvétiques c’est logique, s’accrochent donc furieusement à la manche initiale effectivement tricotée de main de maître par le Vaudois et les quelques jeux galvaudés à l'entame de la deuxième par l’Espagnol apparemment encore en pleine possession de ses moyens, pour qualifier de phénoménale la performance de Stantastique. Miraculeuse eût été un adjectif plus approprié...
En tout cas j’en connais un qui doit l’avoir très amère en considérant le pot insensé de son compatriote. C’est ce pauvre Federer qui, deux jours auparavant, aurait rêvé de bénéficier de ce formidable coup de pouce du destin. Carrément maudit face à l'Ibère, le maestro.
Mais s’il doit ressentir une intense frustration, Rodgeur a aussi sans doute poussé un gros soupir de soulagement, dans la mesure où son meilleur ennemi demeure à quatre longueurs de ses dix-sept tournois en Grand Chelem. Et il a toutes les raisons d’espérer un freinage dans la redoutable progression de l'ogre majorquin vers son record.
En effet Stanimal, numéro un suisse désormais troisième du classement et donc protégé par le tirage au sort, pourrait maintenir le pitbull à distance de la légende en le privant d‘une ou deux autres réussites au sommet. Sans parler du vampire serbe, actuellement très loin du compte et victime d'un petit coup sur la tête avec son mortifiant revers en quarts de finale.