J'avoue que j’ai redouté le pire. Chat échaudé ne craignant pas l’eau froide en l’occurrence, le redoutable Jean-Marc Rossier, qui a largement contribué à la défaite de Wawrinka à Bercy en le portant sottement aux nues, repartait en effet dans ses folles dithyrambes, concernant cette fois Federer.
Et de fait la légende remportait haut la main le premier set, roulant carrément le pauvre Del Potro dans la farine. Sauf que le maestro, incapable de profiter de quelques cadeaux de son adversaire dans le second, retombait dans ses travers jusqu'à un 5-4 de tous les dangers au profit de Juan Martin.
Et les spectateurs angoissés de retenir leur souffle face à l'insoutenable légèreté de Rodgeur. A l’exception de notre commentateur télé, tellement certain de la prompte et facile victoire du héros retrouvé qu’il en aurait mis sa tête à couper. "Il n’a pas concédé la moindre balle de break jusqu’ici, tous les voyants sont au vert et on s’en réjouit", claironnait-il. Et paf, ce fut évidemment juste le moment choisi par la légende pour offrir la manche sur un plateau à l’Argentin.
Du coup, je ne vous dis pas à quel point je supposais l’histoire de la troisième écrite de main de maître par la tour de Tandil survoltée. Mais contre toute attente, Sa Grâce pourtant malmenée a cette fois cravaché ferme pour emporter le morceau, évitant de décevoir son monde comme si souvent cette année. En d’autres termes, Federer a enfin décidé de refaire…du Federer.
Il n’empêche que je redoute terriblement sa trentième rencontre avec Djokovic en demi-finale. Surtout qu’on aura de nouveau le trublion Rossier à l’antenne pour nous stresser à mort. Nul doute qu’il commencera impitoyablement par nous raconter que notre gloire nationale va gagner le tournoi. De quoi zapper sur la TSI pour moins souffrir!